Naples l’appelle affectueusement San Gennaro. Dans cette ville aux pieds du Vésuve, le souvenir de son évêque martyrisé au IVe siècle reste vivant, porté par une piété populaire qui n’a jamais faibli.
Saint Janvier, évêque de Bénévent, subit le martyre à Pouzzoles lors de la persécution de Dioclétien, en l’an 305. Depuis le Ve siècle déjà, ses reliques étaient honorées par les chrétiens de Naples, signe de l’enracinement profond de son culte. Mais c’est surtout à partir du Moyen Âge que son intercession devint un recours constant. En 1497, il protégea la cité de la peste. À plusieurs reprises encore, notamment en 1631, 1698, 1767 et 1779, les Napolitains attribuèrent à leur saint patron d’avoir épargné leur ville des destructions provoquées par les éruptions du Vésuve.Le plus célèbre signe associé à saint Janvier reste cependant le prodige de son sang, conservé dans deux ampoules à la cathédrale de Naples. Trois fois par an, lors de célébrations solennelles, ce sang se liquéfie soudainement, sous les yeux de milliers de fidèles. Les scientifiques n’ont jamais pu en donner d’explication satisfaisante. Certains journalistes, souvent prompts à la dérision, proposent des hypothèses parfois fantaisistes. Les fidèles, eux, y voient un signe du Ciel, un rappel que Dieu agit encore aujourd’hui pour soutenir la foi de son peuple.
Il convient de rappeler que l’Église, tout en reconnaissant la dimension spirituelle de ces manifestations, n’oblige jamais à y croire. Le miracle n’est pas le cœur de la foi, il en est seulement un signe. Comme l’enseigne la tradition catholique, croire reste toujours un acte libre.
Saint Janvier n’est pas seulement le patron de Naples, il est également celui de Rio de Janeiro, ville qui lui doit son nom. Partout où il est invoqué, il demeure un intercesseur puissant, témoin d’un évangile qui traverse les siècles.
En lui, les chrétiens reconnaissent un pasteur fidèle jusqu’au martyre, un protecteur face aux calamités, mais aussi un frère qui rappelle que la sainteté n’est pas l’affaire d’un autre temps. Elle est aujourd’hui encore l’appel pressant du Christ à chacun de nous.
Avec nominis