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Scandale au Vatican : le très embarrassant cardinal Fernández devient-il un fardeau trop gênant pour le pape Léon XIV ?

Víctor Manuel Fernández, préfet du dicastère pour la Doctrine de la foi - DR
Víctor Manuel Fernández, préfet du dicastère pour la Doctrine de la foi - DR
Outre ses approximations doctrinales répétées autour de Fiducia supplicans et plus récemment de Mater Populi fidelis, le préfet de la doctrine affronte aujourd’hui une nouvelle explosion de scandales liée à des écrits à tonalité érotique que le Vatican avait omis de mentionner dans son dossier officiel

Depuis plusieurs jours, les révélations se succèdent et plongent l’Église dans un malaise grandissant. Le cardinal Víctor Manuel Fernández, préfet du dicastère pour la Doctrine de la foi, déjà au cœur de polémiques doctrinales persistantes, se retrouve une nouvelle fois exposé après la découverte de textes anciens à connotation érotique, dont certains avaient été soigneusement exclus de sa présentation officielle lors de sa nomination en 2023.

La question se pose désormais : combien de temps le pape Léon XIV pourra-t-il encore prendre le risque de maintenir en poste un responsable doctrinal dont le passé littéraire et les positions récentes troublent profondément les fidèles ?

Le site argentin El Wanderer a exhumé trois ouvrages supplémentaires, datant de 2002, 2005 et 2009. Leur analyse révèle une constante préoccupante : la confusion répétée entre spiritualité chrétienne et sensualité, une imbrication qui provoque une gêne profonde parmi les fidèles . Le livre de 2002, ¿Por qué no termino de sanarme? « Pourquoi n’arrivé-je pas à finir de me guérir ? » se présente comme plus incisif et audacieux que les précédents. On y lit des descriptions détaillées de corps mis en valeur pour éveiller la sensualité, une approche qui heurte la pudeur chrétienne. Le livre de 1998 Mystical Passion: Spirituality and Sensuality, « Passion mystique : spiritualité et sensualité » ressurgi en 2024, va plus loin encore.

Il contient des descriptions explicites d’orgasmes assimilés à une relation avec Dieu. L’un des chapitres semble relayer le récit à caractère érotique d’une jeune fille de seize ans. À l’époque, Fernández avait invoqué un « livre de jeunesse ».

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Deux des trois ouvrages nouvellement révélés avaient été omis du CV officiel transmis par le Vatican en 2023. Ces omissions répétées entretiennent une inquiétude légitime. Dans Teología espiritual encarnada (2005),« Théologie spirituelle incarnée » l’auteur propose une méthode de relaxation invitant à sentir successivement chaque organe, y compris les parties génitales, pour unifier la détente corporelle. La frontière entre contemplation et sensualité y apparaît poreuse. Dans Para liberarte de la ansiedad y de la impaciencia (2009), « Pour te libérer de l’anxiété et de l’impatience » également absent de son dossier officiel, il compare l’union parfaite à un orgasme entre deux personnes qui s’aiment. Les fidèles s’interrogent : comment un préfet chargé de protéger l’intégrité de la doctrine peut-il avoir produit un corpus aussi ambigu ?

Ces révélations ne surviennent pas en terrain neutre. Elles s’ajoutent à l’inquiétude déjà vive suscitée par la gestion de Fiducia supplicans et plus récemment de Mater Populi fidelis, dont les interprétations et les conséquences pastorales ont semé confusion et divisions dans de nombreuses conférences épiscopales.

Pour beaucoup, l’accumulation des erreurs et des ambiguïtés donne l’impression d’un préfet affaiblissant la mission même qu’il devrait renforcer.

Théoriquement nommé jusqu’en 2028, le cardinal Fernández ne pourra rester en fonction que si le pape Léon XIV confirme son mandat. Mais la situation paraît de plus en plus intenable. Comment l’Église peut-elle défendre sa cohérence doctrinale, sa mission morale et son témoignage devant le monde alors que la figure centrale chargée de cette mission est constamment éclaboussée par des révélations qui suscitent scandale et perplexité ? Les prêtres s’inquiètent, les fidèles se troublent, et certains prélats commencent à exprimer publiquement leur malaise.À mesure que la crise s’amplifie, la question se pose avec une acuité nouvelle. Le cardinal Fernández choisira-t-il de présenter sa démission avant que la situation ne devienne totalement ingérable, ou le pape Léon XIV prendra-t-il la décision difficile mais peut-être nécessaire de lui demander de quitter sa charge pour restaurer la confiance doctrinale et la paix ecclésiale ? Le moment de vérité approche.

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