Hier mercredi 12 mars , lors d’une séance de questions au gouvernement, la sénatrice Valérie Boyer (Les Républicains) a pris la parole pour alerter sur la situation critique des minorités chrétiennes en Syrie. Elle a notamment évoqué les massacres récents de civils alaouites et chrétiens, survenus début mars, et a exhorté la France à ne pas rester passive face à ces atrocités. Pour renforcer son appel, elle a cité l’Évangile selon Saint-Luc : « s’ils se taisent, les pierres crieront » ( Luc 19:40-44 ) , soulignant ainsi l’urgence d’une mobilisation internationale pour protéger ces communautés vulnérables.
Depuis le début du mois de mars 2025, la Syrie est le théâtre d’une escalade de violences, notamment dans les régions côtières de Lattaquié et Tartous, bastions historiques de la minorité alaouite. Des affrontements ont éclaté entre les forces de sécurité du gouvernement de transition syrien et des insurgés pro-Assad, entraînant des massacres de grande ampleur. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), plus de 1 300 personnes ont été tuées en l’espace de trois jours, dont 973 civils alaouites.
Ces violences ont également touché d’autres minorités, notamment chrétiennes. Des témoignages font état d’exécutions sommaires et de destructions de villages entiers. Les Nations Unies ont exprimé leur profonde inquiétude face à ces exactions, appelant à des enquêtes indépendantes pour traduire les responsables en justice.
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Lundi 10 mars , l’ancien Premier ministre François Fillon avait également réagi à ces événements. Dans un message publié sur le réseau social X (anciennement Twitter), il a relayé l’appel désespéré de la mère supérieure du couvent carmélite de Maaloula, qui sollicitait l’aide de la France face aux massacres en cours. Il a déclaré : « Je viens de parler au téléphone avec la mère supérieure du couvent carmélite de Maaloula en Syrie. Elle appelle la France au secours devant les massacres de civils alaouites et chrétiens en cours en Syrie. »
François Fillon avait également interpellé le président de la République, l’exhortant à agir sur le gouvernement syrien pour mettre fin à ces atrocités. Il a mis en garde contre une possible « opération d’élimination systématique des populations alaouites et chrétiennes » si aucune action n’était entreprise.
Face à cette situation alarmante, la communauté internationale a exprimé sa préoccupation. Le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Volker Türk, a évoqué des informations « extrêmement inquiétantes » faisant état de familles entières tuées et a appelé à la cessation immédiate des tueries de civils.
Face à l’horreur silencieuse qui s’abat sur les minorités chrétiennes en Syrie, l’inaction serait une faute morale et historique. L’appel de la sénatrice Valérie Boyer et le cri d’alarme de François Fillon rappellent que le silence des nations face aux persécutions est une complicité tacite. Car, comme le dit l’Évangile selon Saint-Luc, « s’ils se taisent, les pierres crieront ». Et si les pierres doivent parler, ce sera pour témoigner de l’indifférence tragique de ceux qui, aujourd’hui, détournent le regard.