Le verdict est sans appel. Près de huit Français sur dix approuvent la présence de crèches de Noël dans les mairies. Ce chiffre, 79%, est impressionnant. La minorité d’opposition se limite à 20%, et 1% ne se prononce pas. Mais c’est lorsque l’on observe la répartition par sensibilités politiques que l’on mesure pleinement l’ampleur du phénomène. La gauche elle-même dit majoritairement oui. Selon le sondage CSA* publié par CNews, le JDD et Europe 1, la France insoumise est favorable à 63%, le Parti socialiste à 71%, et même les écologistes, bien que partagés, sont favorables à 60%. L’idée selon laquelle la crèche serait rejetée par une gauche allergique au religieux ne tient pas. La majorité présidentielle suit le même mouvement, avec 75% d’opinions favorables, et 68% au sein de Renaissance.
Il n’y a pas de fracture, pas de ligne de rupture. La société modérée, celle qui cherche la stabilité, ne voit pas la crèche comme un problème mais comme une évidence.
CSA
À droite, c’est un véritable plébiscite. Les sympathisants de la droite classique sont favorables à 86%, et les adhérents des Républicains à 88%. Plus on va vers la droite culturelle et identitaire, plus le soutien devient massif. Les électorats du Rassemblement National et de Reconquête affichent 94% de réponses favorables. Chez ceux proches du Rassemblement National seul, ce sont 93%. La crèche n’est pas seulement un symbole religieux, elle est un marqueur de continuité, de fidélité à une civilisation. Elle est un signe que l’on ne renie pas.Ce qui frappe dans ce sondage est la transversalité du phénomène. Aucune famille politique, aucune catégorie ne bascule dans le rejet. Même dans les sensibilités les plus critiques, le refus reste minoritaire. Ce qui rassemble, dans une France saturée de divisions, est précisément ce petit décor d’étable et de lumière. Et si l’on veut comprendre pourquoi, il faut regarder ce que représente la crèche.
Pour les chrétiens, la crèche n’est pas une décoration de saison. Elle représente l’Incarnation, Dieu qui se fait enfant. Elle est l’image du cœur du mystère chrétien, un Dieu humble, fragile, qui se laisse approcher. Saint François d’Assise l’a popularisée pour que les plus simples puissent contempler l’Évangile avec les yeux. La crèche n’impose rien. Elle propose une présence, une douceur, une proximité. Elle invite à la paix.Elle appartient aussi à notre culture. Elle est dans nos villages, nos familles, nos marchés de Noël, nos santons provençaux. Elle est un élément de patrimoine populaire, reconnu par tous. On peut ne pas croire et pourtant aimer la crèche. Elle n’est pas agressive. Elle ne revendique pas. Elle rassure parce qu’elle fait partie du paysage français. Elle est une mémoire commune. On la reconnaît comme on reconnaît une vieille chanson. Elle raconte une histoire connue de tous, et chacun s’y retrouve. Noël prend sens grâce à elle.
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Sans crèche, il ne reste qu’un décor commercial, un hiver lumineux, une fête sans centre. Avec la crèche, il y a un visage, une famille, un enfant. La lumière n’est plus seulement électrique, elle devient symbolique.
Ce sondage dit une vérité simple. Les Français ne veulent pas d’un Noël amputé de son âme, ni d’un pays qui se renie au nom d’une laïcité mal comprise. La crèche dans une mairie n’est pas une atteinte à la neutralité, elle est un hommage à l’histoire, à la culture et à la spiritualité. Elle ne contraint personne, mais elle rappelle quelque chose que beaucoup sentent confusément, la France s’est bâtie autour d’une foi chrétienne, même lorsque cette foi s’est affaiblie. Dans un monde inquiet et fragmenté, la créche de Noël demeure un signe de paix. La France entière peut se reconnaître dans cette scène d’humble beauté qui, année après année, continue de donner à Noël son sens véritable.
*Le sondage a été réalisé les 4 et 5 décembre, par questionnaire auto-administré en ligne, auprès d’un échantillon national représentatif de 1 010 personnes âgées de plus de 18 ans, selon la méthode des quotas.
