La guerre opposant les Forces armées soudanaises (FAS) aux Forces de soutien rapide (FSR), a causé des pertes humaines tragiques et un déplacement massif de la population au Soudan. Environ 8,2 millions de civils ont été contraints de fuir depuis le début des hostilités le 15 avril 2023, et parmi eux se trouvent des minorités religieuses, dont les chrétiens, qui ont longtemps souffert de persécutions dans ce pays très majoritairement musulman.
Représentant seulement 5 % de la population soudanaise, la communauté chrétienne est particulièrement vulnérable. Depuis des décennies, la liberté religieuse au Soudan est compromise, et les chrétiens ont été sévèrement persécutés, notamment durant les trente ans de règne d’Omar al-Bashir, qui a imposé un système juridique basé sur la charia. Bien que le renversement de Bashir en 2019 ait suscité des espoirs de changement, la réalité sur le terrain pour les chrétiens n’a pas connu d’amélioration significative.
Détérioration de la situation
Sous le gouvernement de transition, des réformes ont été annoncées, comme l’abrogation de la loi sur l’apostasie. Cependant, les persécutions ont continué. Les chrétiens qui se convertissent au christianisme sont toujours victimes de poursuites et de violences, malgré l’absence officielle de la loi sur l’apostasie. Des lois telles que celle sur le blasphème demeurent en vigueur, criminalisant l’expression de croyances religieuses minoritaires.
La situation s’est détériorée avec le déclenchement de la guerre civile en avril 2023, lorsque l’alliance entre les FAS et les FSR s’est effondrée. Les deux factions se sont livrées à des attaques contre des églises, harcelant les membres de la communauté chrétienne et tuant des leaders religieux. Depuis le début du conflit, 165 églises ont dû fermer, et certaines ont été transformées en bases militaires, mettant en danger ceux qui cherchent refuge en leur sein.
Les bombardements d’églises par les FAS, qui blessent et tuent sans distinction, illustrent la gravité de la situation. Les chrétiens, déjà marginalisés, se retrouvent plus que jamais dans une position précaire et exposés à des violences ciblées.
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