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Suite à son éviction, la Fraternité Saint Pierre répond

La Fraternité Saint-Pierre regrette de ne pas avoir été consultée avant cette décision qui a été prise de manière unilatérale, sans qu’il ait été possible de trouver un terrain d’entente. À ce stade, il semble important de préciser certains points...

Nous vous proposons le communiqué officiel de la Fraternité Saint Pierre publié le 18 janvier 2024 à propos de son éviction du diocèse de Quimper et Léon :

« La Fraternité Sacerdotale Saint-Pierre (FSSP) a été informée par Monseigneur Dognin le jeudi 14 décembre 2023 de sa volonté de révoquer la convention entre la Fraternité Saint-Pierre et le diocèse de Quimper. Le dimanche 17 décembre, deux représentants du diocèse annonçaient cette décision au cours de la messe célébrée par les abbés Loïc Courtois et Nicolas Télisson à Quimper et à Sainte-Sève. Devant l’émoi provoqué par une telle décision, Monseigneur Dognin a adressé une lettre publique aux fidèles pour expliquer sa décision.

La Fraternité Saint-Pierre regrette de ne pas avoir été consultée avant cette décision qui a été prise de manière unilatérale, sans qu’il ait été possible de trouver un terrain d’entente. À ce stade, il semble important de préciser certains points.

Monseigneur Dognin a fait appel à la Fraternité Saint-Pierre en 2016 en lui confiant la mission d’assurer « le soin pastoral des fidèles du diocèse attachés à la forme extraordinaire du rite romain » dans son diocèse. Lors d’une visite pastorale au printemps 2022, Monseigneur a « constaté [la joie des fidèles] de participer à la messe célébrée avec le missel de 1962 ». Le 11 juin 2023, lors de la publication de son ordonnance sur l’application du motu proprio Traditionis Custodes, Monseigneur Dognin confirmait la mission confiée à la FSSP sept ans auparavant. Toutefois un changement d’église avait été demandé à Quimper et plusieurs solutions étaient à l’étude entre la paroisse de Quimper et la Fraternité Saint-Pierre.

Le 28 novembre et le 12 décembre 2023, deux articles à charge contre le diocèse et attaquant personnellement certains membres du presbyterium de Quimper, publiés par l’association Paix Liturgique, ont mis le feu aux poudres, décidant Monseigneur Dognin à dénoncer la convention entre la FSSP et le diocèse. Pour justifier cette décision, Monseigneur évoque des « tensions qui s’étaient développées depuis plusieurs années », au point d’arriver « à un point de non-retour ».

Pour autant ces « tensions » n’avaient pas empêché la publication de l’ordonnance de juin 2023 confirmant la présence de la FSSP. Par ailleurs, un an auparavant, la Fraternité Saint-Pierre avait déjà exprimé à Monseigneur Dognin qu’elle n’avait rien à voir avec l’association Paix Liturgique, dont elle désapprouve les méthodes et l’état d’esprit. Il était donc bien évident que ces deux articles à charge contre le diocèse avaient été publiés sans concertation avec la FSSP. Il est particulièrement offensant pour les prêtres de la FSSP présents dans le diocèse de Quimper et Léon de se voir reprocher des agissements qui leur sont totalement étrangers.

Afin d’expliquer ces « tensions » Monseigneur Dognin reproche aux prêtres de la Fraternité Saint-Pierre d’avoir développé un apostolat parallèle aux activités diocésaines. Pourtant les prêtres de la FSSP avaient reçu comme mission de l’évêque d’assurer « le soin pastoral des fidèles du diocèse attachés à la forme traditionnelle du rite romain » ; par ailleurs le statut de chapelain qui leur avait été accordé prévoit qu’un prêtre assure « de façon stable la charge pastorale (…) d’une communauté ou d’un groupe particulier de fidèles » (Can. 564).

De plus, les prêtres de la FSSP dans le diocèse de Quimper ont toujours proposé leurs services auprès des curés dont ils dépendaient, c’est ainsi qu’ils se sont vus confier, par exemple, des permanences de confessions à la cathédrale. Peut-être les prêtres de la FSSP étaient-ils « beaucoup plus disponibles que leur confrères [diocésains] pour accompagner personnellement leurs fidèles et pour assurer eux-mêmes l’ensemble des activités paroissiales », toutefois il ne semble pas que l’on puisse reprocher à des prêtres de se rendre pleinement disponibles à la mission qui leur a été confiée.

Or, avec le départ des deux prêtres de la FSSP, ce sont les prêtres diocésains qui devront assurer ce soin pastoral auprès des fidèles attachés à la forme extraordinaire, en plus de leurs multiples responsabilités. A ce jour, aucune garantie n’a été apportée aux fidèles. Ces derniers craignent que l’ensemble des activités, jadis proposées par les prêtres de la FSSP, ne puissent être reprises intégralement (catéchisme selon une pédagogie traditionnelle, groupe étudiant, formation pour adulte, accompagnement spirituel…), ce qui constituerait une véritable injustice.

Concernant la Fraternité Saint-Pierre, Monseigneur Dognin reconnait que les prêtres de la FSSP présents dans son diocèse sont «fidèles aux orientations et choix pastoraux de leur Fraternité tout en maintenant la communion [avec lui] », mais il souligne par ailleurs que « la position de la Fraternité au sein de l’Église en général pose problème », et que « le refus [des prêtres] de célébrer avec le missel et les rituels actuels les met en marge de l’Église ».

Face à ces accusations graves, la Fraternité Saint-Pierre tient à rappeler qu’elle a toujours cherché à travailler au bien des âmes, dans la communion de l’Église, selon son charisme propre tel qu’il a été défini lors de sa fondation par le Pape Jean-Paul II en 1988 et récemment confirmé par le Pape François par un décret du 11 février 2022.

Ses prêtres vivent cette communion par la profession de l’unique foi catholique, la fidélité au Saint Père, l’obéissance aux évêques ; ils l’expriment par la communion eucharistique à la messe chrismale, signe par excellence de l’unité du corps mystique et de leur reconnaissance de la validité des sacrements célébrés selon les rituels actuellement en vigueur, la concélébration n’étant pas l’unique signe visible de la communion et ne revêtant pas de caractère obligatoire selon le droit canon (Can. 902). Cette question délicate et importante a d’ailleurs fait l’objet d’une étude récente de la part de la Fraternité Saint-Pierre.

La Fraternité Saint-Pierre tient publiquement à remercier ses deux prêtres qui, depuis 2016, se dévouent au service des fidèles du diocèse de Quimper et Léon. Ils ont exercé leur ministère sacerdotal avec zèle auprès de tous les fidèles qui se présentaient à eux sans exclusivité, cherchant toujours des solutions d’apaisement dans les conflits qui pouvaient naître. Comme dans les nombreux autres diocèses à travers le monde où la Fraternité Saint-Pierre est présente, ces prêtres ont cherché à vivre du charisme propre de la Fraternité Saint-Pierre : la fidélité indéfectible à l’Église et aux pédagogies traditionnelles de la foi. »

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