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Un Groupe de Catholiques pour l’abolition de la peine capitale réunit des innocents du couloir de la mort

"Dieu me dit que je dois pardonner, sinon je ne serai pas pardonné."

Aux Etats-Unis, lundi soir à la chapelle Bellarmine de l’Université Xavier, une organisation catholique engagée dans la lutte contre la peine de mort, a réuni deux anciens condamnés à mort et le frère d’une victime de meurtre. Tous trois ont exprimé leur conviction que la peine de mort américaine est défectueuse, perpétue un cycle de violence dans la société, et devrait être abolie.

L’événement, qui a eu lieu le 23 octobre, a rassemblé près de 200 personnes, témoins de la lutte contre la peine de mort aux États-Unis depuis la reprise des exécutions en 1976. Les panélistes, tous innocentés du couloir de la mort , ont partagé leurs histoires de souffrance, d’injustice et de rédemption.

La Voix des Injustements Condamnés

Parmi les panélistes figuraient Randal Padgett et Debra Milke, deux individus dont la vie a été bouleversée par des condamnations injustifiées. Randal Padgett, originaire de l’Alabama, a été injustement accusé du meurtre de sa femme au début des années 1990. Malgré des preuves en sa faveur, il a été condamné à mort en 1992. Sa foi religieuse profonde l’a soutenu tout au longtemps de cette épreuve. Il a déclaré lors de la table ronde :

« Dieu me dit que je dois pardonner, sinon je ne serai pas pardonné. »

Debra Milke, une mère célibataire de l’Arizona, a été faussement accusée du meurtre de son fils de 4 ans. Elle a passé 22 ans dans le couloir de la mort avant d’être libérée en 2013 et disculpée en 2015. Malgré l’hostilité de sa propre famille, elle a trouvé la force de pardonner à son père, qui avait refusé de la soutenir, et a été soutenu financièrement par sa mère.

La Vision des Familles Éplorées

Les familles des victimes de meurtre ont également eu leur mot à dire dans cette discussion. Jack Sullivan Jr., un pasteur protestant de l’Église chrétienne (Disciples du Christ) et directeur exécutif du Conseil des Églises de l’Ohio, a partagé son expérience personnelle de la perte de sa sœur dans un meurtre non résolu des années 1990. Il a expliqué comment cette tragédie l’avait poussé à organiser des veillées de prière pacifiques la nuit des exécutions depuis les années 1980, avec le message « Ne tuez en notre nom. »

Sullivan a souligné que la peine de mort ne favorise ni la guérison ni l’intégrité des familles des victimes de meurtre. Il a insisté sur le fait que les exécutions étaient davantage motivées par la vengeance que par la justice, contribuant ainsi à un cycle de violence perpétuel.

Un appel à l’abolition

La discussion a eu lieu alors que les législateurs de l’Ohio envisageaient deux projets de loi bipartites visant à abolir la peine de mort, le projet de loi 259 de la Chambre et le projet de loi 101 du Sénat. La Conférence catholique de l’Ohio a exhorté les catholiques à soutenir ces projets de loi, soulignant l’importance de préserver

« la dignité inhérente et le caractère sacré de chaque vie humaine, de la conception à la mort naturelle ».

Le mouvement pour l’abolition de la peine de mort aux États-Unis continue de gagner du terrain, avec des survivants du couloir de la mort et des familles éplorées s’unissant pour mettre fin à cette pratique controversée. Alors que de plus en plus d’États repensent leur politique sur la peine de mort, cette discussion rappelle à tous que derrière chaque condamné à mort, il y a une histoire humaine complexe et des questions morales importantes à considérer.

Source CNA

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