Le président de la conférence des évêques du Ghana a lancé un appel pressant à l’Église catholique du pays pour qu’elle engage une “catéchèse agressive” face à une diminution rapide, suite à la publication des chiffres du recensement.

Lors d’un discours prononcé devant l’assemblée plénière des évêques à Sunyani, dans le centre-ouest du Ghana, le 13 novembre, Mgr Matthew K. Gyamfi a souligné que la proportion de Ghanéens se déclarant catholiques était passée de 15,1 % lors du recensement de 2000 à 10,1 % lors du recensement de 2021.

Il a déclaré : “Les données disponibles montrent que la population catholique a augmenté régulièrement entre 1880 et 2000, année où elle représentait 15,1 %. Cependant, la population catholique est passée de 15,1 % lors du recensement de 2000 à 13,1 % lors du recensement de 2010 (soit 3 230 996 sur 24 658 823).”

“Ce chiffre a encore diminué à 10,1 % lors du recensement de 2021, passant de 3 230 996 à 3 079 261, ce qui signifie que statistiquement, l’Église a perdu environ 230 000 de ses membres au cours des 10 à 11 dernières années.

“Pour nous, il s’agit en effet d’une tendance inquiétante pour notre Église, étant donné que Notre Seigneur nous a chargé d’aller dans toutes les nations, villes, villages, foyers et familles pour les baptiser et les instruire.”

Ces statistiques contrastent avec les tendances plus larges de l’Église catholique en Afrique. Selon l’édition la plus récente de l’Annuaire statistique de l’Église, le nombre de catholiques sur le continent est passé de 257 millions en 2020 à 265 millions en 2021, une augmentation globale de plus de 8 millions. La proportion de catholiques dans la population africaine au sens large a également légèrement augmenté, passant de 19,33 % en 2020 à 19,38 % en 2021.

Mgr Gyamfi, qui dirige la conférence épiscopale du Ghana depuis 2022, a suggéré que l’urbanisation rapide était un facteur clé du déclin du catholicisme dans le pays, le deuxième pays le plus peuplé d’Afrique de l’Ouest après le Nigeria, avec plus de 32 millions d’habitants.

“Il est clair que, même si l’Église semble afficher des pourcentages décents dans les communautés rurales, c’est dans les centres urbains qu’elle connaît une hémorragie plus rapide”, a-t-il expliqué.

“Les données du recensement suggèrent que lorsque les catholiques quittent les zones rurales pour les centres urbains, ils ne parviennent pas à maintenir leur foi catholique et deviennent la proie d’autres sectes. Les raisons de ce triste phénomène doivent être étudiées attentivement par les évêques et leurs principaux acteurs afin de trouver une solution permanente au problème.”

Mgr Gyamfi a également insisté sur la nécessité de revoir les stratégies pastorales dans les villes du pays, en mettant l’accent sur une présence plus étroite de l’Église et de ses ministres dans toutes les communautés urbaines.

“À cet égard, le concept de petites communautés chrétiennes (SCC) peut être vigoureusement poursuivi, tandis que les petites communautés mûres peuvent se transformer en rectorats et en paroisses”, a-t-il ajouté.

Il a également plaidé en faveur d’une catéchèse plus approfondie pour les fidèles laïcs, en insistant sur la nécessité de renforcer la compréhension de la foi et de promouvoir une véritable conversion du cœur et de l’esprit des catéchumènes.

Mgr Gyamfi a souligné la menace que représente l’Évangile de la prospérité, une distorsion de l’enseignement du Christ associée au pentecôtisme, en particulier au Ghana, où le nombre de pentecôtistes a augmenté de 24,1 % en 2000 à 31,6 % en 2021.

Ila a doncappelé l’Église à adopter une approche multiple pour inverser la tendance à la baisse de ses effectifs, en mettant l’accent sur l’évangélisation, l’enseignement des “3D” (doctrine, discipulat et dévotion) et la mise en œuvre de politiques et de programmes efficaces.

Source The Pillar