Dans la ville de Julong, située dans la province de Fujian, à environ 1 800 kilomètres au sud de Pékin, une église se distingue par son architecture unique, inspirée de l’Arche de Noé. Conçue par l’architecte allemand Dirk U. Moench, marié à une femme originaire de Fujian, elle se caractérise par des murs en verre et un design contemporain. Son design incorpore des murs en verre transparent, symbolisant la lumière et l’ouverture.
Jusqu’en 2016, les chrétiens de Julong Town se réunissaient dans un bâtiment de trois étages, d’une superficie d’environ 500 mètres carrés, mis à disposition par un homme d’affaires local. Cependant, avec près d’un millier de fidèles participant régulièrement aux activités, cet espace est devenu insuffisant. Une nouvelle église a donc été construite pour répondre aux besoins croissants de la communauté.
L’église de Julong Town est un bâtiment moderne situé au sommet de la ville, conçu pour rappeler l’Arche de Noé, symbole de refuge et de salut dans la Bible. Les quatre étages inférieurs sont inspirés des « Quatre Évangiles », et la structure principale évoque l’arche elle-même. « De loin, la croix au sommet de l’église s’élève majestueusement. C’est une invitation pour chacun à entrer dans le tabernacle de Dieu pour recevoir son salut », explique Zhang Wenbin, vice-directeur du conseil administratif de l’église, qui guide également les visiteurs.
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Avec une capacité de plus de 700 personnes, l’église possède un intérieur lumineux grâce à des murs en verre transparent. Son design s’inspire également du « Sermon sur la Montagne », offrant un espace ouvert et accueillant. Située au centre de Julong Town, un projet immobilier comptant plus de 6 000 résidents, cette église devient un lieu de rassemblement pour la communauté chrétienne.
En Chine, il existe environ 6 000 églises et oratoires catholiques, ainsi que 12 000 églises protestantes officiellement reconnues. Ce chiffre n’inclut pas les nombreuses « églises de maison », lieux de culte non enregistrés où les fidèles se réunissent discrètement.
Le christianisme en Chine remonte au VIIe siècle avec l’arrivée des missionnaires nestoriens, comme Alopen, mais la présence chrétienne s’est développée surtout à partir du XVIe siècle grâce aux Jésuites, dont Matteo Ricci, qui joua un rôle clé dans l’introduction du catholicisme. Les missionnaires protestants, notamment Robert Morrison, ont intensifié l’évangélisation au XIXe siècle. Malgré des périodes de persécutions, la foi chrétienne s’est enracinée et continue de croître, malgré les défis posés par les politiques de contrôle religieux en vigueur aujourd’hui.
Les relations entre le Vatican et Pékin restent complexes. En 2018, un accord historique a été signé concernant la nomination des évêques, accord renouvelé en 2020 et en 2022. Cet accord, bien que controversé, vise à unifier l’Église catholique en Chine en permettant une certaine collaboration entre l’Église patriotique contrôlée par l’État et l’Église clandestine. Cependant, des critiques persistent sur le manque de transparence et les concessions faites par le Saint-Siège, certains estimant que cet accord compromet la liberté religieuse en Chine. Malgré cela, l’Église catholique continue de jouer un rôle spirituel essentiel pour de nombreux fidèles.
Malgré ces défis, les chrétiens en Chine continuent de manifester une foi active, et des lieux comme l’église de Julong Town deviennent des symboles d’espoir et de persévérance. En combinant modernité et tradition, ce lieu de culte offre un refuge spirituel pour les croyants tout en illustrant leur résilience dans un contexte souvent difficile.