Une provocation inacceptable qui aura eu raison de la carrière politique de la dirigeante des Vert’libéraux zurichois. Sanija Ameti, codirectrice du parti centriste suisse, a annoncé sa démission lundi 9 septembre. Décision consécutive à une polémique déclenchée par une publication sur Instagram où elle se met en scène en train de tirer au pistolet sur une cible représentant la Vierge Marie et l’Enfant Jésus.
Dans ses excuses, la politicienne de 32 ans, a regretté un geste « absolument stupide ». Bien que son siège d’élue à Zurich ne soit pas immédiatement menacé, sa carrière politique est désormais en péril. Le parti Vert’libéral, par la voix de son président national Jürg Grossen, a rapidement pris ses distances, condamnant un post « inexcusable et problématique », et dénonçant une « provocation délibérée » qui nuit à la réputation du mouvement.
Comportement inadmissible
L’affaire a suscité de vives réactions de tous bords. La conseillère nationale de l’Union démocratique du centre (UDC), Therese Schläpfer, a exigé le retrait de Sanija Ameti des Vert’libéraux ainsi que d’Opération Libero, un mouvement politique non partisan qu’elle copréside. Elle estime que tirer sur « l’image d’une mère et son enfant » est révélateur d’un manque de respect profond. Les Jeunes de l’UDC ont indiqué lundi déposer une plainte pénale pour « violation de la liberté de croyance et de culte ».
Nicolas Rimoldi, président du mouvement d’opposition aux politiques sanitaires luttant contre le Covid, Mass-Voll, a lui-aussi annoncé son intention de porter plainte pour « incitation à la haine ».
Les membres de la Conférence des évêques suisses (CES) ont pour leur part « vivement déploré ce comportement inadmissible d’une violence et d’un irrespect total envers la personne humaine au-delà de la représentation religieuse » dans un communiqué .
Face à l’indignation légitime suscitée par son acte, Sanija Ameti a tenté de se défendre, affirmant qu’il n’y avait aucune intention de blesser. Elle explique avoir choisi cette cible car elle avait besoin d’un « motif suffisamment grand » pour s’entrainer au tir à 10 mètres, sans réaliser la portée de son acte. Elle a présenté ses excuses à ceux qu’elle aurait pu offenser, insistant sur le fait que son geste n’était pas dirigé contre un symbole religieux.
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