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Charles Landelle
Huile sur toile, 1871
Charles Landelle Huile sur toile, 1871

Une femme de justice et de sagesse, la seule prophète d’Israël

Au cœur des récits bibliques, émergeait une figure aussi remarquable qu’énigmatique, une femme dont le nom résonnait comme un doux bourdonnement dans l’histoire antique : Débora, ou Dvora, ce qui signifie “abeille” en hébreu. Ses traits dégageaient une aura de mystère, sa vie était enveloppée de secrets, et son destin était lié à celui des Hébreux comme une énigme divine.

Débora, la prophétesse éclairée, était un joyau rare dans le paysage des Juges d’Israël. Sa sagesse et son charme avaient fait d’elle une figure incontournable pendant quarante années d’un règne bien singulier. Ses cheveux d’un brun profond encadraient un visage marqué par les années de service divin. Elle était l’incarnation de la grâce et de l’intelligence.

L’histoire de Débora, teintée de mysticisme et d’héroïsme, est contée en deux chapitres distincts. Le premier, en prose, narrait les épreuves et les luttes du peuple hébreu, tandis que le second, une épopée poétique, donnait vie à sa gloire et à sa grandeur. Il était dit que son chant, l’un des plus anciens exemples de poésie hébraïque, captivait les âmes des poètes et des mélomanes.

Son mariage avec Lapidoth, qui signifiait “torches”, évoquait une union d’amour et de lumière, bien que peu de détails de sa vie intime aient été révélés. Sous l’ombre d’un palmier, au cœur de la Tribu d’Éphraïm, entre les bourgs de Ramla et de Béthel,

elle exerçait sa justice avec une sagesse inégalée. Son trône de feuilles et de frondaisons de palmier témoignait de son autorité.

À l’époque de son règne, les Hébreux s’étaient éloignés de la grâce divine, plongeant ainsi dans les ténèbres de la domination du roi cananéen Yabin, pour vingt années d’oppression. Les prières des croyants montèrent vers le ciel, et Dieu, touché par leurs supplications, décida de répondre à leur appel en envoyant Débora.

Sous sa direction, elle convoqua Barac, un homme de bravoure, et lui confia la mission de lever une armée parmi les tribus de Nephthali et de Zabulon. Leur but était de briser les chaînes de l’armée cananéenne de Siséra, serviteur du roi Yabin. Dans un moment de prophétie, Débora prédit que la gloire de la victoire sur Siséra reviendrait à une femme.

Débora chantant son cantique, extrait de la Bible illustrée par Gustave Doré au XIXe siècle.

L’histoire se déroula alors comme un drame épique. Barac, à la tête des troupes, écrasa les forces de Siséra, qui prit la fuite et se réfugia chez une femme nommée Yaël. Alors que Siséra somnolait, épuisé, Yaël fit preuve d’un courage inouï en lui transperçant la tête avec un piquet. À l’arrivée de Barac, elle dévoila le cadavre de Siséra, scellant ainsi le destin de l’oppresseur.

Cette victoire héroïque entraîna la chute finale du roi cananéen Yabin, qui succomba à son tour. Débora, inspirée par le triomphe et le pouvoir de la foi, éleva un chant de victoire. Son chant résonna comme un avertissement aux princes et aux rois étrangers qui osaient menacer les Hébreux.

Sa voix portait la promesse d’une paix restaurée, une paix qui s’étendit sur la Terre d’Israël pendant quarante années, comme un doux murmure de l’abeille qui butine dans les jardins bénis de la providence divine.

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