« Vous êtes chez moi, pouvez-vous partir maintenant, s’il vous plaît ? » Ces mots, prononcés calmement par un homme en robe de chambre bleue, ont saisi les quelque 360 spectateurs présents dans l’église Saint-Andrew de Holborn, à Londres. Il s’agissait de Monseigneur Jonathan Baker, évêque de Fulham, visiblement surpris que le concert de la chorale City Academy Voices se poursuive après 22h.La scène, relatée par The Guardian dans un article de Sammy Gecsoyler publié le 26 juillet, s’est déroulée vendredi soir. Alors que la chorale s’apprêtait à entonner sa dernière chanson, les lumières se sont éteintes. Un instant, certains ont cru à un effet de mise en scène. Mais l’apparition de l’évêque, pieds nus, en robe de chambre, a rapidement fait comprendre que la soirée allait s’achever de façon inhabituelle.
« C’est un vacarme terrible », a lancé Monseigneur Baker en s’emparant du micro, demandant que la soirée prenne fin immédiatement. Un membre du personnel de l’église est ensuite intervenu pour confirmer que le bâtiment était également une résidence privée : « Je vous demande de quitter les lieux dans le calme, merci pour votre présence ».
Leigh Stanford Thompson, chef de chœur, vivait ce soir-là son dernier concert avec l’ensemble. « C’était tellement bizarre. Je n’ai jamais rien vécu de tel », a-t-il confié. Malgré la surprise, l’atmosphère est restée digne : « Beaucoup ont cru que c’était une mise en scène, un clin d’œil pour mon départ. Mais non, c’était bien réel ».
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La chorale, qui se produisait pour la deuxième fois dans cette église louée pour l’occasion, devait conclure avec une version chorégraphiée de « Dancing Queen » d’Abba. Elle a finalement choisi d’interpréter la chanson a cappella en quittant la scène, sous les applaudissements du public.Le lendemain, l’évêque a personnellement présenté ses excuses aux organisateurs. Le diocèse de Londres a précisé : « Mgr Jonathan a contacté les responsables du concert pour s’excuser de son intervention tardive, qu’il regrette. Il comprend désormais que le retard provenait de difficultés techniques en début de soirée ».Un moment singulier, devenu malgré tout une conclusion mémorable pour le chef de chœur : « Nous avons ensuite tous ri autour d’un verre. C’était une belle soirée, pleine d’émotion. Et finalement, quelle façon de terminer ».
Peut-être qu’un jour, lorsque les prêtres et prélats cesseront de considérer leurs églises comme de simples salles de concert à louer, ce genre d’incident n’aura plus lieu. Non seulement le respect des horaires sera rétabli, mais surtout, le silence sacré et la dignité dus à la maison de Dieu seront enfin restaurés. En attendant, même en robe de chambre, il faut parfois rappeler que l’Église n’est pas une scène de spectacle.
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