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[VIDEO] « Silenzio totale » : Face à l’interpellation d’une journaliste italienne, Marco Rupnik oppose un silence assourdissant

Capture écran
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Cette confrontation s'inscrit dans un contexte où plusieurs victimes ont récemment pris la parole, comme Sœur Samuelle, qui a détaillé publiquement son expérience traumatisante avec Rupnik

« Silenzio totale », Silence total … ce sont les derniers mots de la journaliste italienne Roberta Rei, venue interpeller le père Jésuite Marco Rupnik à l’aéroport de Rome. Dans la cadre de l’émission La Iene, la journaliste était venue à la rencontre du Père Marco Rupnik afin de le confronter aux dernières accusations dont il fait l’objet, mais ce dernier a répondu par un silence assourdissant.

Dans une vidéo largement diffusée sur les réseaux sociaux, Roberta Rei s’approche de Rupnik, se présente et commence directement son interrogatoire. Elle lui demande : « Avez-vous une réponse aux accusations de violence sexuelle et de conduite indécente formulées par ces femmes? » L’artiste prêtre, choisit de ne pas répondre. En lieu et place, il place sa main devant la caméra et tente d’esquiver les questions, avec l’aide de son compagnon de voyage, qui tente bloquer l’écran à plusieurs reprises.

La journaliste insistante essaye d’obtenir un début de réponse et des éclaircissements, elle évoque aussi une brève excommunication du prêtre, suite à son absolution d’un complice pour avoir violé le sixième commandement. La journaliste interroge Rupnik sur ses vœux de chasteté et d’obéissance, qu’il a prononcés avant d’être expulsé des Jésuites, et sur la manière dont il a violé ces engagements en commettant des abus sur des religieuses.

Alors qu’elle continue de le suivre à travers l’aéroport, le prêtre et son compagnon de voyage tentent de semer la journaliste en effectuant des virages brusques, tout en ignorant ses questions. La vidéo se termine lorsque Rupnik monte dans un véhicule et s’éloigne, laissant la journaliste clamer un « Silenzio totale », soulignant le mutisme absolu du prêtre face aux accusations.

Cette confrontation s’inscrit dans un contexte où plusieurs victimes ont récemment pris la parole, comme Sœur Samuelle, qui a détaillé publiquement son expérience traumatisante avec Rupnik. Ce dernier est accusé d’avoir manipulé psychologiquement et abusé de plusieurs femmes, notamment des religieuses, dont la plupart étaient membres de la communauté Loyola, fondée par le prêtre en Slovénie dans les années 1980.

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Rupnik, désormais âgé de 70 ans, a été dénoncé par plusieurs anciennes membres de la communauté et a fait l’objet de nombreuses plaintes depuis 2021. Pourtant, malgré les accusations et les demandes d’enquête, l’Église n’a pas réagi de manière décisive, invoquant des questions de prescription. Ce n’est qu’après une forte pression publique que le pape François a décidé, en 2023, de lever la prescription et d’autoriser une enquête canonique.

Les accusations, qui incluent des abus sexuels, spirituels et psychologiques, reposent en grande partie sur l’utilisation d’images mystiques et religieuses pour justifier ses actes, prétendant que ces rencontres étaient une union mystique avec Dieu et la Vierge Marie. Cette situation soulève de vives interrogations sur la lenteur de la réaction de l’Église et son engagement réel face à ces graves accusations.

Le prêtre, toujours en fonction malgré les accusations, continue de recevoir des commandes d’œuvres d’art sacrées et demeure actif dans son ministère. Un nouveau groupe d’étude a été formé par le Vatican pour définir le crime d’abus spirituel, mais aucun calendrier n’a été communiqué quant à la conclusion de cette investigation.

À ce jour, le silence de Rupnik reste aussi assourdissant que ses accusations sont accablantes. Le prêtre, pourtant protégé par ses relations de très haut niveau au sein de l’Église et par son statut d’ »artiste de renom », semble poursuivre son chemin sans être véritablement inquiété. Pour combien de temps encore.

Vidéo de la scène

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