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Le lourd tribut payé par l’Église du Nigeria : des prêtres sans cesse pris pour cible

Sur les lieux de l'attaque de l'église d'Owo au Nigeria ( 2022) - credit BBC
Sur les lieux de l'attaque de l'église d'Owo au Nigeria ( 2022) - credit BBC
En 10 ans, l'Église catholique du Nigeria a payé un lourd tribut face à l'insécurité croissante.

Depuis 2015, 145 prêtres ont été enlevés,11 d’entre eux assassinés et quatre sont toujours portés disparus. Les chiffres, issus d’une analyse menée par le Secrétariat catholique du Nigeria, dressent un tableau alarmant de la situation de l’Eglise dans ce pays. Ces chiffres sont loin d’être anecdotiques : ils illustrent les risques auxquels les prêtres sont confrontés chaque jour, dans un environnement où la foi semble être de plus en plus mise à l’épreuve.

Les provinces les plus touchées par cette violence sont celles du centre et du nord du pays, en particulier la province de Kaduna, qui cumule le plus grand nombre de victimes. En effet, sept prêtres y ont perdu la vie, ce qui témoigne d’une brutalité particulièrement élevée de la part des ravisseurs. En parallèle, la province d’Owerri se distingue par son taux élevé d’enlèvements (47 cas), bien que la majorité des victimes aient été libérées saines et sauves, ce qui pourrait indiquer une certaine efficacité dans les négociations de rançon.

Le plus frappant dans cette situation est la réalité de l’usage de la violence par des groupes terroristes ou des militants qui ne cherchent pas seulement à extorquer de l’argent, mais à faire des victimes. Le dernier drame en date, l’assassinat du Père Okechukwu, tué quelques heures après son enlèvement lors du mercredi des Cendres, montre à quel point la menace est omniprésente, même pendant les moments les plus sacrés de l’année liturgique.

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Les zones plus sûres, comme Lagos et Ibadan, demeurent relativement à l’écart de ces actes de violence, peut-être en raison d’une meilleure présence des forces de sécurité et d’un contexte social et religieux moins tendu. Cependant, la situation dans des régions comme Kaduna et Abuja montre que même les zones urbaines ne sont pas épargnées, illustrant l’ampleur d’une crise qui touche l’ensemble du pays.

Le calvaire des prêtres nigérians, loin de se réduire, semble au contraire se renforcer au fil du temps. Le fait que plusieurs prêtres soient encore portés disparus témoigne de l’incertitude et de l’angoisse dans laquelle vivent leurs familles et leurs communautés. La question se pose : jusqu’où l’Église du Nigeria devra-t-elle souffrir pour pouvoir continuer à proclamer l’Évangile dans ces terres troublées ? Face à cette violence insensée, l’Église demeure cependant forte de sa foi et de son engagement, un témoignage poignant d’un clergé persécuté mais résilient.

En attendant, la prière et la solidarité internationale restent les plus grands soutiens pour ceux qui continuent à risquer leur vie pour annoncer la Bonne Nouvelle dans un contexte de plus en plus incertain.

Source agence Fides

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