Les États-Unis ont récemment ajouté l’Azerbaïdjan, parmi trois autres pays, à leur liste de surveillance pour avoir commis ou toléré de « graves violations de la liberté religieuse ». Cette décision intervient après que l’Azerbaïdjan ait pris le contrôle de la région séparatiste du Haut-Karabakh.
La Commission américaine pour la liberté religieuse internationale (USCIRF) a exprimé ses préoccupations concernant la préservation des sites religieux chrétiens au Haut-Karabakh, suite à la prise de pouvoir par l’Azerbaïdjan en septembre, ce qui a entraîné le déplacement de la quasi-totalité de la population arménienne, soit environ 100 000 personnes, vers l’Arménie.
De plus, l’USCIRF s’est inquiétée des réglementations strictes en matière de pratique religieuse dans ce pays majoritairement musulman, sous la présidence d’Ilham Aliyev. Ces réglementations comprennent l’obligation pour tous les groupes religieux de s’enregistrer et de soumettre leur littérature à l’approbation d’une autorité officielle.
Le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, a déclaré que l’Azerbaïdjan figurait désormais sur la « liste de surveillance spéciale » du Département d’État, aux côtés de la République centrafricaine, des Comores et du Vietnam. Il a également mentionné qu’il y avait 12 autres « pays particulièrement préoccupants » qui demeuraient inchangés par rapport à l’année précédente, notamment la Birmanie, la Chine, Cuba, l’Érythrée, l’Iran, le Nicaragua, la Corée du Nord, le Pakistan, la Russie, l’Arabie saoudite, le Tadjikistan et le Turkménistan.
Par ailleurs, l’USCIRF a exprimé ses inquiétudes quant à la régression de la liberté religieuse en Biélorussie. Une loi signée par le dirigeant autoritaire Alexandre Loukachenka impose des restrictions sévères aux activités des organisations religieuses, maintenant ainsi les dispositions les plus répressives de la loi religieuse de 2002.
Cette législation exige la conformité dans un délai d’un an et encadre les activités des organisations religieuses destinées à aider les toxicomanes et à fournir des services sociaux aux personnes âgées et handicapées.
Le président de l’USCIRF, Abraham Cooper, a dénoncé cette loi en la qualifiant de « plus répressive » et a exprimé sa préoccupation quant au fait que les communautés religieuses se retrouvent à devoir pratiquer leur foi « illégalement » ou à subir un régime brutal qui réprime violemment son propre peuple.
Antony Blinken a souligné que la promotion de la liberté de religion est un objectif central de la politique étrangère américaine depuis l’adoption de la loi sur la liberté religieuse internationale en 1998.
Il a appelé les gouvernements à mettre fin aux abus contre les membres de communautés religieuses minoritaires ainsi qu’à mettre un terme aux peines d’emprisonnement injustement longues infligées aux personnes exprimant pacifiquement leurs croyances religieuses, tout en condamnant les appels à la violence contre les communautés religieuses.