Au-delà des clivages politiques, certaines initiatives frappent par leur bon sens. C’est le cas d’un amendement récemment déposé par le député RN Stéphane Rambaud, qui vise à renforcer le soutien aux chrétiens d’Orient, une communauté historique menacée dans un contexte de tensions croissantes au Proche-Orient.
Cet amendement propose d’abonder les crédits de l’action n° 2, intitulée « Coopération bilatérale », du programme n° 209, « Solidarité à l’égard des pays en développement », d’un montant de 10 millions d’euros. Pour compenser cette augmentation, il prévoit de diminuer les crédits de l’action n° 1, « Aide économique et financière multilatérale », du programme n° 110, « Aide économique et financière au développement », d’un montant équivalent.
Il est préoccupant de constater que, dans le cadre d’un budget de 2,1 milliards d’euros pour le programme 209, seuls 1,5 million d’euros soient actuellement affectés aux fonds destinés aux chrétiens d’Orient, une somme en recul de 500 000 euros par rapport à l’année précédente.
Cette situation soulève des questions quant à la place accordée à cette communauté, dont la proportion a chuté de 25 % au début du XXe siècle à seulement 3 % aujourd’hui.
Les chrétiens d’Orient, notamment au Liban, jouent un rôle fondamental dans le tissu social et culturel de la région. Leur contribution à la cohésion d’une société multiculturelle est essentielle, et leur protection devient une priorité dans un contexte où ils font face à des menaces croissantes. La France, avec son histoire de protecteur des chrétiens d’Orient, se doit de réaffirmer son engagement par des actions concrètes.
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Cet amendement s’inscrit donc dans une logique de solidarité et de soutien, visant à garantir non seulement la stabilité des pays concernés, mais aussi à maintenir l’influence culturelle de la France dans une région en proie à des incertitudes. En effet, les écoles chrétiennes, vecteurs de la francophonie, jouent un rôle clé dans la transmission des valeurs françaises et la pérennité de la culture francophone.
Alors que cet amendement soulève des espoirs pour une communauté chrétienne souvent oubliée, son avenir dépendra du soutien qu’il parviendra à obtenir au sein de l’Assemblée nationale. En agissant, la France pourrait non seulement protéger une partie de son héritage culturel, mais également affirmer son rôle de leader dans la défense des droits des minorités au Proche-Orient.
Intégralité du texte de l’amendement
Modifier ainsi les autorisations d’engagement et les crédits de paiement :
(en euros) | ||
Programmes | + | – |
Aide économique et financière au développement | 0 | 10 000 000 |
Renforcement des fonds propres de l’Agence française de développement | 0 | 0 |
Solidarité à l’égard des pays en développement | 10 000 000 | 0 |
Restitution des « biens mal acquis » | 0 | 0 |
Fonds de solidarité pour le développement | 0 | 0 |
TOTAUX | 10 000 000 | 10 000 000 |
SOLDE | 0 |
Exposé sommaire
Le présent amendement prévoit d’abonder les crédits, en AE et en CP, d’un montant de 10 millions d’euros pour l’action n° 2 : « Coopération bilatérale » du programme n° 209 : « Solidarité à l’égard des pays en développement » et, de minorer du même montant les crédits, en AE et en CP, pour l’action n° 1 : « Aide économique et financière multilatérale » du programme n° 110 : « Aide économique et financière au développement ».
Dans le cadre du programme 209 présentant un budget de 2,1 milliards d’euros, il est particulièrement regrettable que seulement 1,5 millions d’euros soient affectés aux fonds Chrétiens d’Orient, un montant en baisse de 500 000 euros par rapport à 2024.
Au début du xxe siècle, au Proche-Orient et au Moyen-Orient, les chrétiens représentaient 25 % de la population ; ils sont aujourd’hui estimés à 3 % de la population alors qu’ils assurent comme au Liban, le ciment d’une société multiculturelle, permettant ainsi un vivre ensemble essentiel reconnus par toutes les communautés majoritaires. Aussi le rôle historique de la France, de protecteur des chrétiens d’Orient comme le traduit année après année l’action budgétaire en leur faveur participe aujourd’hui et dans la situation du proche-orient une priorité cohérente pour ces pays, leur stabilité, la communauté chrétienne et pour la France.
Cette communauté francophile, sous la protection historique de la France, est totalement mise de côté alors qu’elle subit de plein fouet les conflits régionaux du Proche-Orient. Intensifier cette action bilatérale ciblée semble pertinent et en cohérence avec la diplomatie française, et plus acceptable pour le Français qu’une aide multilatérale diluée et sans visibilité pour la France.
De plus les écoles d’Orient participent également à la diffusion de la francophonie, car les Chrétiens d’Orient sont le vecteur principal de la francophonie dans la région.