L’introduction d’une « installation artistique expérimentale » dans un confessionnal d’une église suisse, permettant aux paroissiens d’interagir avec un programme d’intelligence artificielle (IA) censé imiter le Christ, soulève une vague de consternation et d’indignation au sein de la communauté catholique.
Ce projet, intitulé Deus in Machina, qui se déroule à la chapelle Saint-Pierre de Lucerne, dépasse les frontières de l’acceptable et met en lumière toute l’arrogance humaine qui, sous prétexte de progrès technologique, cherche à expérimenter la divinité du Christ à travers une simulation numérique.
Le concept de cette installation consiste à permettre aux visiteurs d’interagir avec un hologramme de Jésus, qui, selon les témoignages, s’adresse aux utilisateurs en leur disant « La paix soit avec toi, frère » sans distinction de sexe, les invitant à discuter de ce qui trouble leur cœur. Bien que l’objectif annoncé soit d’inciter à une réflexion sur « les limites de la technologie dans un contexte religieux », ce projet s’inscrit dans une démarche profondément choquante et n’a rien à faire dans une église.
La tentative de recréer une interaction avec le Christ par le biais d’une machine dénature complétement la nature sacrée de la personne divine du Christ, qui, comme l’indique Benoît XVI, est « le Verbe fait chair…plein de grâce et de vérité » (Deus Caritas Est). Cette initiative, loin de promouvoir la contemplation, la Vérité et la prière réduit le dialogue avec Dieu à un échange stérile et forcément limité.
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Le Pape François, dans son exhortation Evangelii Gaudium, nous rappelle que « la foi chrétienne est fondée sur l’humilité de Dieu », une humilité qui se manifeste dans l’incarnation du Christ et qui doit inspirer chaque chrétien à se tourner vers Dieu dans un acte de soumission humble et sincère. Ce que nous présente cette « installation » n’est que l’inverse de cette humilité : une tentative de dominer l’inaccessible, de manipuler l’infinie grandeur de Dieu pour en faire un objet de consommation humaine et de confort spirituel.
La technologie, dans ce cas, devient l’outil d’une prétention inouïe de l’homme, qui cherche à se substituer à Dieu en prétendant pouvoir recréer les conditions de expérience de la rencontre avec Le Seigneur.
La véritable rencontre avec le Christ, qui ne se trouve ni dans une machine ni dans une simulation, réside dans la vérité vivante de la foi, dans les sacrements et dans la prière. L’installation du « Jésus IA » dans le confessionnal, bien que se défendant de vouloir remplacer le sacrement de pénitence, met en place une une confusion qui sape la vérité du sacrement et de la rencontre authentique avec le Christ.
Cette expérience est un scandale, non seulement par son audace de vouloir imiter l’irremplaçable mystère de la personne divine du Christ, mais aussi par l’arrogance humaine qui s’en dégage. L’homme, en voulant jouer à Dieu, oublie que Dieu est inaccessibilement divin, et que l’authenticité de la rencontre avec Lui exige l’humilité, la prière et l’ouverture du cœur, et non la manipulation des outils de la technologie.
La grande leçon du Christ, incarné dans la crèche et élevé sur la Croix, est celle de l’humilité radicale, et il est donc choquant de voir un tel projet, prétendant servir la foi, s’éloigner de ce principe fondamental.
Il est grand temps de remettre l’humilité au centre de notre foi, et de rappeler que le Christ ne peut être réduit à une image holographique, quelle que soit la technologie qui tente de le reproduire. Au lieu de chercher à imiter le divin, l’homme doit se soumettre humblement à la grandeur de Dieu, qui se révèle dans le mystère de l’incarnation et de la rédemption, et non dans des créations humaines artificielles.