Sous couvert d’ouverture, de tolérance et de paix, le projet du Riad Occitan à Gaillac ( Tarn) illustre une tendance inquiétante : l’effacement progressif des symboles catholiques et leur remplacement par une idéologie syncrétique et relativiste. Cette transformation d’un ancien bien d’Église, aujourd’hui transformé en espace de concerts et de débats, pourrait paraître courante de nos jours .
Pourtant, une analyse plus approfondie révèle une tentative sournoise de promouvoir une transition spirituelle dont la première étape est un syncrétisme dangereux et sous couvert de l’installation d’un futur » institut pour la Paix », rien que ca…, l’on vise à terme le remplacement du christianisme par une autre vision religieuse ou idéologique.
L’histoire de cet édifice, naguère destiné à la prière et à la glorification de Dieu, est aujourd’hui réduite à une anecdote décorative. La chapelle désaffectée, utilisée comme loge pour artistes, et les vitraux religieux devenus simples éléments d’ornement, traduisent un déni flagrant de la sacralité du lieu. Ce phénomène, déjà observé dans de nombreux cas en Europe, n’est pas anodin. Comme le note le philosophe catholique Fabrice Hadjadj, « transformer une église en lieu profane n’est pas neutre : c’est une manière de nier le sacré tout en prétendant conserver l’héritage. »
Le pompeux projet d’un « Institut de la Paix » est présenté comme un espace de dialogue interculturel et de développement personnel. Mais quelle paix peut-on promouvoir en effaçant la foi qui a bâti ce lieu ? L’histoire chrétienne n’est pas une culture parmi d’autres à reléguer dans des débats « interculturels » ; elle est la pierre angulaire de notre civilisation. Ici, on dilue volontairement l’identité chrétienne pour imposer un relativisme culturel où toutes les croyances se valent, occultant ainsi la vérité transcendante que seule la foi catholique proclame.
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Le propriétaire vante les concerts « intimistes » où le oud, instrument traditionnel arabe, s’accorde avec des violons et derboukas pour « transporter » les auditeurs sur d’autres rives méditerranéennes. Si la musique peut effectivement favoriser des échanges culturels, elle devient ici un prétexte pour détourner les esprits de la vraie paix, celle qui naît de la réconciliation avec Dieu, et non d’une fusion artificielle des spiritualités.
Le syncrétisme spirituel est dénoncé par l’Église depuis des siècles. Dans son encyclique Mortalium Animos (1928), le pape Pie XI mettait en garde contre les fausses tentatives d’unité qui, au lieu de chercher la vérité, compromettent la foi catholique : « Ceux qui soutiennent une telle opinion s’éloignent totalement de la religion divinement révélée. » Ce danger est toujours d’actualité. Ces initiatives ne sont pas des projets de paix, mais des instruments pour déconstruire l’unité doctrinale de l’Église en la diluant dans un mélange idéologique flou.
Ce projet local à Gaillac s’inscrit dans une dynamique plus large en Europe : la transformation des églises et biens religieux en lieux profanes sous prétexte d’ouverture ou de rentabilité. De la conversion des églises en coworking à l’utilisation de lieux sacrés pour des pratiques ésotériques ou des expositions profanes, l’objectif final est toujours le même : éliminer la foi catholique de l’espace public et la remplacer par une spiritualité alternative, souvent orientée vers le new age ou l’humanisme athée.
Le cardinal Robert Sarah, dans son livre Le soir approche et déjà le jour baisse, avertit : « La crise spirituelle de l’Occident consiste à se couper de ses racines chrétiennes pour embrasser un vide que comblent les idéologies modernes. » Ce vide spirituel est précisément ce que de tels projets tentent de remplir, non pas par la vérité du Christ, mais par des chimères culturelles et des idéologies individualistes avec toujours un objectif de rentabilité en toile de fond.
Face à ces dérives, les fidèles doivent résister avec force et dénoncer ces initiatives qui trahissent leur foi. L’Église a le devoir de protéger ses biens contre leur détournement. Il est impensable qu’un bien d’Église, conçu pour glorifier Dieu, devienne un outil au service d’un syncrétisme dangereux. Les diocèses doivent prendre leurs responsabilités et s’opposer fermement à la vente ou à la cession de lieux sacrés sans garanties de respect de leur vocation première.
Le Riad Occitan n’est pas un simple projet culturel ; il est le symptôme d’une stratégie insidieuse visant à remplacer une religion révélée, fondée sur la vérité et la tradition, par un mélange confus de spiritualités. Les catholiques doivent ouvrir les yeux et défendre avec courage leur patrimoine spirituel, culturel et doctrinal contre ces attaques déguisées en projets de paix.