Fondatrice de la congrégation de Notre-Dame (+ 1700)
Née à Troyes le 17 avril 1620, Marguerite Bourgeoys est la sixième d’une fratrie de douze enfants. Sa jeunesse est marquée par une profonde foi chrétienne, qui s’intensifie à la mort de sa mère en 1639. L’année suivante, lors d’une procession en l’honneur de Notre-Dame du Rosaire, elle est touchée par une grâce particulière qui oriente sa vie vers une vocation religieuse. Elle rejoint la Congrégation externe de Troyes, où elle s’engage activement dans la vie spirituelle et caritative.
En 1642, Marguerite entend parler de la fondation de Ville-Marie (aujourd’hui Montréal) au Canada, une colonie missionnaire naissante. Inspirée par cet appel lointain, elle ressent le désir d’une vie dédiée à la mission. Quelques années plus tard, selon son témoignage, la Vierge Marie lui apparaît et l’encourage en ces termes : « Va, je ne t’abandonnerai pas. »
Une pionnière à Ville-Marie
Marguerite Bourgeoys quitte la France en 1653 pour rejoindre la jeune colonie de Ville-Marie. À son arrivée, elle devient une figure centrale de la communauté. Elle commence par bâtir une chapelle dédiée à Notre-Dame du Bon Secours, puis fonde la première école de la colonie, répondant ainsi aux besoins éducatifs des enfants des colons.
Sa mission ne se limite pas à l’enseignement. Elle établit une Congrégation externe, avec pour objectif de renforcer l’éducation religieuse des femmes et des jeunes filles. Marguerite développe progressivement un système scolaire et social novateur, qui s’étend au-delà de Ville-Marie et pose les bases d’un réseau éducatif à l’échelle du Canada.
De retour en France pour recruter des renforts, Marguerite Bourgeoys forme un groupe de femmes prêtes à se consacrer à l’éducation et à la mission. La Congrégation de Notre-Dame de Montréal voit le jour, et ses constitutions religieuses reçoivent l’approbation officielle en 1698.
Marguerite s’illustre par sa vision inclusive, n’hésitant pas à accueillir des jeunes filles issues des peuples autochtones, y compris des Iroquoises, parmi ses élèves et futures religieuses. Ce souci de justice et d’égalité reflète son engagement profond envers tous les enfants de Dieu, indépendamment de leur origine sociale ou ethnique.
Sœur Marguerite Bourgeoys s’éteint le 12 janvier 1700, laissant derrière elle une communauté de 40 religieuses pour poursuivre son œuvre. Aujourd’hui, la Congrégation de Notre-Dame compte plus de 2 600 sœurs à travers le monde.
Béatifiée en 1950 par le pape Pie XII, Marguerite Bourgeoys est canonisée le 31 octobre 1982 par saint Jean-Paul II, reconnaissant ainsi son rôle fondamental dans l’éducation chrétienne et l’évangélisation en Amérique du Nord.
Sainte Marguerite Bourgeoys reste une figure emblématique de foi, de courage et de mission, marquant profondément l’histoire de l’Église au Canada.
Avec nominis
