Alors que les chrétiens du Pakistan se préparent à célébrer l’Année Sainte 2025 à travers des pèlerinages et des événements spirituels, Monseigneur Germano Penemote, nonce apostolique, plaide pour la reconnaissance juridique de l’Église catholique. Malgré son engagement dans l’éducation et la santé, celle-ci reste perçue comme une simple ONG, sans statut officiel. Dans un pays où la minorité chrétienne demeure vulnérable, l’Année Sainte apparaît comme une occasion de renouveler l’espérance et de réclamer une véritable liberté religieuse.
Les chrétiens du Pakistan, représentant entre 1,6 % et 2 % de la population, préparent activement l’Année Sainte 2025 avec des pèlerinages diocésains, des retraites de prière et des festivals de jeunesse. Monseigneur Germano Penemote souligne l’importance de cette célébration pour « réfléchir et méditer plus profondément sur l’amour miséricordieux et infini de Dieu ».
En dépit de sa contribution notable dans l’éducation et la santé, l’Église catholique au Pakistan n’a toujours pas de reconnaissance juridique officielle. Monseigneur Penemote appelle à un accord entre le Saint-Siège et le Pakistan pour que l’Église puisse exercer pleinement sa mission. « Il est temps d’ouvrir un dialogue pour la reconnaissance juridique de l’Église, en raison de ses nombreuses actions en faveur du bien commun », affirme-t-il.
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La présence du christianisme au Pakistan trouve ses racines dans la période coloniale, avec l’arrivée des missionnaires comme les Franciscains et les Jésuites, qui ont établi des écoles et des hôpitaux. En dépit de cette longue histoire, les chrétiens restent souvent marginalisés, souffrant de lois sur le blasphème qui les rendent vulnérables.Cependant, Monseigneur Penemote reconnaît une amélioration récente de la situation sécuritaire des chrétiens. « Nous rendons grâce à Dieu, qui est avec nous et continue de nous protéger, malgré les défis », déclare-t-il.
Lors d’une visite du 27 juin au 1er juillet 2024 au Vicariat apostolique de Quetta, Monseigneur Penemote avait constaté les conditions précaires dans lesquelles vivent certaines familles chrétiennes. « Ces communautés, bien que marginalisées, témoignent d’une foi vivante et d’un espoir inébranlable », souligne-t-il. Il propose la création d’une université catholique pour permettre aux jeunes chrétiens d’accéder à l’enseignement supérieur, espérant ainsi briser le cycle de la pauvreté.
Le nonce apostolique aspire à une société pakistanaise où toutes les communautés, qu’elles soient musulmanes, chrétiennes ou hindoues, puissent coexister harmonieusement. Citant le pape François, il rappelle que « nous sommes tous frères » et que la dignité humaine doit être respectée pour tous, sans distinction.La réalité est malheureusement toute autre et cette volonté de fraternité semble à sens unique.
Rappelons le drame de Gujranwala, où Suleman Masih, un jeune chrétien de 24 ans, a été abattu le 29 décembre 2024 sur un marché local après avoir reçu des menaces répétées. Transporté à l’hôpital civil, il a succombé à ses blessures trois jours plus tard, illustrant une fois de plus les discriminations et violences que subissent les minorités chrétiennes dans le pays
Espérons que l’Année du Jubilé 2025 offrira ainsi aux chrétiens pakistanais une opportunité unique de renforcer leur foi tout en affirmant leur droit à une pleine reconnaissance et à la liberté religieuse.