La persécution des minorités chrétiennes au Pakistan a coûté une nouvelle vie innocente. Suleman Masih, un jeune chrétien de 24 ans, travailleur et prometteur, a été abattu à Gujranwala.Malgré des menaces répétées et des actes d’intimidation, notamment la destruction de son matériel agricole en octobre 2024, Suleman avait persévéré dans son travail. Cependant, cette détermination a fini par faire de lui une cible.
« Ils ne pouvaient pas accepter qu’un chrétien prospère là où ils échouaient », déplore un membre de sa famille.
Le 29 décembre, Suleman et son frère Dawood ont été attaqués par un groupe d’hommes armés sur un marché local de Gujranwala. Dawood a échappé de justesse, mais Suleman a reçu une balle à l’abdomen. Transporté à l’hôpital civil de Gujranwala, il a succombé à ses blessures trois jours plus tard.
Un drame qui expose les discriminations systémiques
La police de Gujranwala a arrêté quatre des cinq suspects identifiés, mais le principal accusé, Abdul Rehman Yaqoob, reste en fuite. Les autorités locales affirment poursuivre leur enquête, mais la famille de Suleman dénonce un manque de diligence dans les procédures.
Ce meurtre met en lumière les discriminations que subissent les chrétiens au Pakistan, particulièrement dans des secteurs comme l’agriculture, où leur succès est souvent perçu comme une menace par la majorité musulmane. Selon des rapports récents d’organisations de défense des droits de l’homme, les minorités chrétiennes représentent environ 1,27 % de la population pakistanaise et sont fréquemment confrontées à des violences, des intimidations et des accusations infondées de blasphème.
Malgré l’enregistrement de plusieurs plaintes pour menaces à l’encontre de Suleman avant son assassinat, la police n’a pas agi de manière proactive. Selon les proches de la victime :
« Si les autorités avaient pris au sérieux les premières alertes, Suleman serait encore parmi nous. »
Les observateurs notent également que les violences contre les chrétiens au Pakistan sont souvent accompagnées d’une impunité généralisée, ce qui encourage les agresseurs à récidiver.
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La famille de Suleman, soutenue par la communauté chrétienne locale, a organisé une veillée de prière en son honneur. Les prêtres de la paroisse locale ont appelé à la justice et à la protection des minorités.
Le père Samuel, responsable de la paroisse de Gujranwala, a déclaré lors de l’homélie funèbre :
« Suleman est un témoin de la foi dans un monde qui rejette la vérité de l’Évangile. Son sang versé nous rappelle que nous sommes appelés à porter la croix avec courage. »
Les appels à la justice et à la solidarité internationale
Des organisations comme Aide à l’Église en Détresse (AED) et Christian Solidarity Worldwide (CSW) ont dénoncé ce meurtre et exhorté le gouvernement pakistanais à renforcer la protection des minorités religieuses.
« Le martyr de Suleman doit réveiller les consciences : les chrétiens au Pakistan ne doivent pas être condamnés à vivre dans la peur », a déclaré un représentant de l’AED.
La communauté internationale est également appelée à exercer une pression sur le Pakistan pour garantir l’égalité des droits et des protections pour toutes les minorités religieuses.
L’AED indique que « le partenaire de l’AED, la Commission pour la justice et la paix (NCJP), a rendu visite à la famille de la victime après l’attaque et a participé au service commémoratif le 4 janvier. Après avoir effectué une mission d’enquête, la NCJP a conclu que l’incident était « un cas de discrimination religieuse ».
Le martyre de Suleman Masih, tragique et injuste, est un appel à la justice et à la solidarité chrétienne. En priant pour lui et pour sa famille, les chrétiens du monde entier doivent également s’engager à défendre leurs frères et sœurs persécutés.
