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[ Seine Saint-Denis ]ordination de Monseigneur Étienne Guillet: un nouvel évêque à la pastorale révolutionnaire ?

Monseigneur Étienne Guillet - credit diocèse de saint Denis
Monseigneur Étienne Guillet - credit diocèse de saint Denis
" Que celui qui a des oreilles pour entendre entende" - Matthieu 13

Ce dimanche, Monseigneur Étienne Guillet, à 48 ans, devient le plus jeune évêque de France, une consécration pour cet ancien curé des Yvelines qui a fait de l’ouverture interreligieuse et du dialogue avec les jeunes sa priorité. Sa nomination s’accompagne de la mise en lumière de ses choix pastoraux, qui privilégient un œcuménisme démonstratif et une approche de l’Église ouverte à tous. Cependant, il convient de se poser une question essentielle : l’ouverture de l’Église, acquise de facto, est-elle suffisante pour réellement toucher ceux qui ne veulent pas entendre ?

Il n’est pas nouveau, ni révolutionnaire, d’affirmer que l’Église est ouverte à tous. Par essence, l’Église catholique est toujours accueillante, source de l’amour divin et désireuse de tendre la main à tous. Cependant, il est important de comprendre que ouvrir la porte étroite à tous ne signifie pas que tous veulent y entrer. La liberté de l’homme est respectée, et il est primordial de souligner que tout passe par une acceptation libre de l’homme face à Dieu. Cette acceptation de la grâce que l’Église propose, c’est aussi la possibilité pour l’homme de refuser le salut. C’est là que réside la grande difficulté : si une méthode pastorale peut être belle et attractive, elle ne pourra porter ses fruits que si l’autre est réellement prêt à recevoir la Parole. Le problème ne réside donc pas dans l’ouverture de l’Église, mais dans le refus, parfois actif, des jeunes ou des adultes de répondre à cet appel divin.

Monseigneur Guillet a toujours prôné un dialogue sincère et une démarche active auprès des jeunes, y compris ceux issus des quartiers populaires. Mais est-ce suffisant ? Il a souvent affirmé : « Le chemin du dialogue est le seul qui permet de rester debout. » Cependant, le dialogue ne peut fonctionner que si l’autre veut l’entendre. De même, le prêtre ou l’évêque, aussi dynamique et ouvert soit-il, ne pourra pas forcer l’âme de ceux qui n’ont aucune volonté de se laisser toucher par la Parole.

Que l’on parle à un jeune de cité ou d’ailleurs, si ce dernier ne veut pas entendre la Parole, l’Église aura beau clamer haut et fort ses messages d’amour et d’espoir, le résultat restera sans effet. Le « dialogue » dans ce cas-là, ne pourra que se transformer en une parole qui se perd dans le désert.

La profondeur de la doctrine plutôt que la multiplication des pastorales ?

À un moment donné, il devient évident qu’un véritable retour à la pureté et à la profondeur de la doctrine chrétienne est plus urgent que jamais. La pastorale du « dialogue ouvert à tous », chère à certains, peut parfois s’égarer dans une multitude d’initiatives, au risque de se disperser : pastorale des jeunes, pastorale des malades, pastorale des immigrés, pastorale écologique, etc.Du curé des loubards au curé des cités en passant par le curé des prostitués.. ce qui importe c’est être un curé ! un témoin vivant, un homme de Dieu !

Chaque initiative, bien qu’elle soit empreinte de bonne volonté, peut parfois oublier l’essentiel : la mission de l’Église n’est-elle pas avant tout de sauver les âmes ? C’est la seule question qui devrait toujours être au cœur de la mission chrétienne.

L’Église, par sa doctrine chrétienne, possède une richesse inestimable qui peut répondre aux interrogations profondes de l’âme humaine, mais pour cela, elle doit revenir à l’essentiel : annoncer que le Christ est venu pour sauver les âmes, et non pour diffuser un message sociétal ou politique.

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La pastorale, aussi importante soit-elle, ne doit pas se perdre dans des pratiques en phase avec une société qui s’égare. Elle doit plutôt chercher à accompagner chaque âme vers le salut, et ce, dans la vérité et la profondeur de l’Évangile.

La pastorale ouverte de Mgr Guillet, aussi sincère soit-elle, pose une question importante pour l’avenir de l’Église : faut-il vraiment privilégier l’accessibilité de la parole chrétienne, quitte à en diluer le contenu, ou bien doit-on avant tout revenir à une profondeur doctrinale, pour offrir à ceux qui sont prêts à entendre la richesse du message chrétien ?

L’ouverture à tous est l’essence même de l’Eglise , mais il reste que, pour être efficace, le dialogue doit être accompagné de la volonté sincère de recevoir la Parole et d’adhérer à la vérité chrétienne.

Toute tentative de dialogue est vaine sans une acceptation préalable de cette grâce divine. « Je suis le chemin, la vérité et la vie. Personne ne vient au Père que par moi. » Saint Jean (14, 6), c’est ce message qui doit être au cœur de la mission de l’Église et permettre à chaque âme de le recevoir, pour qu’elle puisse être sauvée, comme le précise le cardinal Robert Sarah :  » Jésus-Christ et rien d’autre ».

Nous souhaitons donc bonne chance à Monseigneur Guillet dans cette nouvelle mission, mais nous espérons que, plus que jamais, il n’oubliera pas que c’est la foi qui sauve, et non la simple multiplicité des dialogues. Que Dieu le guide dans cette noble tâche.

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