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États-Unis : Un projet de loi veut forcer les prêtres à violer le secret de la confession sous peine de prison

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Une loi qui cible les prêtres, mais protège d’autres professions

L’État de Washington s’apprête à franchir une ligne rouge en matière de liberté religieuse. Un projet de loi porté par la sénatrice démocrate Noel Frame entend contraindre les prêtres catholiques à révéler ce qu’ils entendent en confession lorsqu’il s’agit d’abus, sous peine d’une peine d’un an de prison. Un affront direct au droit canonique, qui interdit formellement à un prêtre de rompre le sceau sacramentel, sous peine d’excommunication automatique.

Cette proposition législative, sans aucune exemption pour la liberté religieuse, a provoqué une vive opposition de l’Église et de nombreux défenseurs de la Constitution américaine. Monseigneur Frank Schuster, évêque auxiliaire de Seattle, s’est exprimé fermement contre ce projet liberticide, rappelant que ni lui ni aucun autre évêque n’avait le pouvoir de modifier cette loi divine.

Le projet de loi SB 5375 ne s’attaque pas uniquement au sacrement de confession, il établit également une discrimination flagrante entre les professions tenues au secret professionnel. Les avocats, les conjoints et les défenseurs des victimes d’agressions sexuelles conservent leur privilège de confidentialité et ne sont pas concernés par cette obligation de dénonciation. Seuls les prêtres sont visés, dans une attaque évidente contre l’Église catholique.

Lors d’une récente audition, Noel Frame a affirmé que les préoccupations liées à la liberté religieuse ne l’intéressaient plus. « J’ai fait beaucoup d’efforts ces dernières années pour trouver un équilibre et un compromis prudent, » a-t-elle déclaré, avant d’ajouter qu’elle était désolée de ne plus vouloir « faire de compromis ».

Convertie au catholicisme avant de le renier publiquement, elle a affirmé qu’elle n’élèverait pas son enfant dans la foi en raison de l’opposition de l’Église à la violation du secret de la confession. Poussant l’indécence jusqu’au bout, elle a comparé la résistance de l’Église à une « relation abusive », accusant l’institution de protéger les criminels sous couvert de foi.

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Un principe sacré, protégé par l’Église et le droit canon

Face à cette menace, l’Église rappelle avec force l’inviolabilité du sceau de la confession. Ce principe remonte directement aux paroles du Christ :

« Recevez l’Esprit-Saint. Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis ; ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus. » (Jean 20, 22-23)

Le Catéchisme de l’Église catholique enseigne que la confession est un acte sacré de réconciliation avec Dieu, dans lequel le prêtre agit en tant qu’instrument du Christ. Le Code de droit canonique est explicite :

« Le confesseur qui viole directement le sceau sacramentel encourt une excommunication latae sententiae réservée au Siège apostolique. » (Can. 1386)

Un prêtre ne peut en aucun cas révéler ce qui lui a été confié en confession, même sous la torture, sous la menace de la mort ou sous pression législative.Mgr Frank Schuster, en réponse aux accusations de Frame, a souligné qu’il était impossible pour l’Église de modifier cette loi divine, rappelant que même le pape François ne pouvait pas changer cette règle.

Un projet de loi liberticide, contraire au Premier Amendement

Au-delà du scandale religieux, cette loi représente une atteinte grave au Premier Amendement de la Constitution américaine, qui garantit la liberté de culte et de pratique religieuse. Si ce projet venait à être adopté, il créerait un précédent dangereux en autorisant l’État à imposer des obligations contraires aux principes fondamentaux de certaines confessions religieuses.

« Lorsqu’ils s’en prennent à l’un des sacrements, ils tentent clairement de décourager les bons catholiques et les autres croyants qui souhaitent que les politiques publiques soient guidées par la morale traditionnelle. Les démocrates qui prétendent vouloir protéger les enfants par cette loi sont pourtant les mêmes qui, dans le même temps, affaiblissent les mécanismes de signalement des abus sexuels dans les écoles publiques. Une contradiction dénoncée par de nombreux observateurs. » déclare la Ligue catholique.

Le projet de loi SB 5375 n’a pas encore été adopté, mais il doit être combattu avec force par tous les défenseurs de la liberté religieuse. Si les prêtres sont aujourd’hui visés, quelles seront les prochaines cibles ?Ce texte législatif liberticide ne pourra qu’échouer s’il rencontre une résistance massive des catholiques et des croyants attachés à la défense des principes fondamentaux de la foi. L’heure est à la mobilisation.

Comme l’a rappelé le cardinal Robert Sarah :« Là où Dieu est attaqué, c’est l’homme qui est en danger. ».Laisser l’État s’immiscer dans les sacrements aujourd’hui, c’est permettre qu’il restreigne demain la liberté de croire, de prier et de vivre en chrétiens.

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