Alors que le mois de juin est de plus en plus récupéré pour célébrer les revendications LGBT, le cardinal Francis Leo, archevêque de Toronto, a lancé un appel direct aux fidèles catholiques : « J’invite les catholiques à ne pas utiliser les symboles de la ‘fierté’ LGBT durant le mois de juin. » Il ajoute que ces symboles sont « trompeurs et inadéquats » et « contraires à la révélation divine de Dieu ».
Pour le cardinal canadien, ce mois doit retrouver sa signification chrétienne authentique : la dévotion au Cœur sacré de Jésus. « Le mois de juin est celui du Cœur sacré. Ce Cœur blessé, qui nous a aimés jusqu’au bout, doit redevenir le centre de notre vie chrétienne », rappelle-t-il. Il invite ainsi les fidèles à organiser des veillées d’adoration, à exposer des images du Sacré-Cœur et à vivre une foi paisible mais cohérente.
Francis Leo, né à Montréal en 1971, ordonné prêtre en 1996, a été formé à l’Académie pontificale ecclésiastique de Rome avant de servir dans la diplomatie vaticane. Il a occupé des fonctions à Hong Kong et en Australie, puis est revenu au Canada pour enseigner la théologie et le droit canonique. Archevêque de Toronto depuis 2023, il a été créé cardinal par le pape François en décembre 2024.
La position du cardinal s’inscrit dans l’enseignement de l’Église catholique. Le Catéchisme rappelle que « les actes d’homosexualité sont intrinsèquement désordonnés. […] Ils ne sauraient être approuvés en aucune circonstance » (§2357), tout en précisant que les personnes homosexuelles doivent être « accueillies avec respect, compassion et délicatesse » (§2358) et qu’elles sont « appelées à la chasteté » (§2359). Loin d’une condamnation des personnes, l’Église appelle à une conversion vécue dans la vérité et l’amour du Christ.
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Cette démarche trouve un écho dans le pontificat de Léon XIV, élu pape en mars 2025. Bien qu’il n’ait pas encore pris position publiquement sur les questions LGBTQIA+, il s’est montré beaucoup plus réservé que son prédécesseur. Une déclaration faite en 2012, lorsqu’il était évêque de Chiclayo au Pérou, a récemment refait surface. Il y dénonçait « la sympathie croissante des médias pour des croyances et pratiques contraires à l’Évangile », mentionnant explicitement « le style de vie homosexuel » et « les familles alternatives composées de partenaires de même sexe et d’enfants adoptés ».
Dans son homélie d’intronisation, Léon XIV avait rappelé avec clarté : « L’Église ne peut jamais bénir ce que Dieu appelle désordre. Aimer en vérité, c’est rappeler à chacun sa vocation à la sainteté, et non valider l’illusion d’un bonheur détaché de la Croix. » Depuis, son silence sur ces questions semble volontaire, signifiant un recentrage doctrinal sans polémique inutile.
Dans son intention de prière pour le mois de juin, le pape a d’ailleurs appelé les fidèles à « trouver consolation dans une relation personnelle avec Jésus », et à « partir en mission de compassion », à l’image du Cœur sacré du Christ. Il écrivait : « Seigneur, aujourd’hui je viens à ton cœur tendre, à toi qui verses ta compassion sur les petits et les pauvres, sur ceux qui souffrent et sur toutes les misères humaines. »
Le cardinal Leo s’inscrit pleinement dans cette ligne spirituelle et doctrinale. « Ce n’est pas un manque de charité que de dire la vérité. C’est une œuvre de miséricorde que de conduire chacun au salut », affirme-t-il.Face à la confusion actuelle, son message est limpide : ce n’est pas l’homme qui définit la vérité, mais Dieu. Et c’est dans le Cœur sacré de Jésus, et non dans les fiertés humaines, que le chrétien trouve sa paix, sa mission et son salut.