Il ne régna qu’un an, mais son nom est gravé dans le marbre des papes martyrs : saint Silvère, 58e successeur de Pierre, mort en exil en 537 pour avoir défendu la foi contre l’hérésie. En cette date du 20 juin, l’Église célèbre la mémoire d’un pontife fidèle à la Vérité jusqu’au sacrifice de sa vie.
Fils du pape Hormisdas, Silvère fut élu à la tête de l’Église dans une Rome en pleine tourmente. La Ville éternelle, aux mains des Goths, tombe peu après entre les mains du général byzantin Bélisaire. Malgré les tensions, le pape parvient à éviter l’effusion de sang — un geste pastoral salué dans les chroniques anciennes.Mais le conflit religieux couve. L’Empire d’Orient, influencé par l’impératrice Théodora, favorise l’hérésie monophysite. Silvère, quant à lui, reste fidèle aux décisions de son prédécesseur, saint Agapit, qui avait déposé Anthime, patriarche de Constantinople et figure du monophysisme. Ce refus de plier devant la pression impériale lui vaut une accusation de trahison.
Condamné sans procès équitable, Silvère est exilé dans un îlot au large de Gaëte, Palmarola, aujourd’hui partie de l’archipel des îles Pontines. Un lieu désert, escarpé, battu par les vents. C’est là, selon la tradition, qu’il meurt d’épuisement et de privations — certains disent même de faim. Son corps ne fut jamais rapatrié à Rome : sa tombe se trouve encore à Palmarola, où des falaises portent son nom, les Faraglioni di San Silverio.Martyr de la fidélité au magistère, Silvère rappelle ces papes dont l’histoire s’écrit non en années de règne, mais en courage et en silence. Son culte est célébré chaque 20 juin et sa mémoire est précieusement gardée, notamment dans la basilique Saint-Paul-hors-les-Murs, où une mosaïque ancienne rend hommage à ce pasteur droit et intrépide.
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