Depuis 2000 ans

Procès Rupnik : « Des juges indépendants ont été choisis », affirme le cardinal Fernandez

Le père Rupnik - DR
Le père Rupnik - DR
Accusé d’abus sexuels, spirituels et de conscience sur plusieurs religieuses, l’ex-jésuite Marko Rupnik sera bientôt jugé au Vatican. Le cardinal Fernandez a annoncé la constitution du tribunal canonique, composé de juges extérieurs, pour garantir l’impartialité du procès


L’affaire Rupnik, qui secoue l’Église depuis plus de deux ans, franchit une étape judiciaire décisive. Le cardinal Victor Manuel Fernandez, préfet du Dicastère pour la Doctrine de la foi, a confirmé ce 3 juillet que « le collège de juges pour le procès canonique a été constitué » afin de juger le père Marko Rupnik, ex-jésuite slovène.

Accusé par de nombreuses religieuses de faits d’abus sexuels, spirituels et psychologiques s’étalant sur plusieurs décennies, notamment au sein de la communauté Loyola à Ljubljana,Rupnik avait été brièvement excommunié en 2020 pour avoir absous en confession une femme avec laquelle il avait eu une relation sexuelle, une peine ensuite levée dans des conditions restées floues. Depuis, l’indignation n’a cessé de croître dans l’Église, d’autant que le père Rupnik a continué à bénéficier de soutiens de très haut niveau sous le pontificat de François, et que son œuvre artistique, omniprésente dans de nombreux sanctuaires, n’a jamais été remise en cause.

Face à cette situation explosive, le cardinal Fernandez a souligné que « le collège est composé de juges tous indépendants et extérieurs à notre Dicastère ». Il précise : « L’idée était, si possible, de dissiper l’idée que le Dicastère pour la Doctrine de la foi ou le Saint-Siège auraient quelque intérêt ou subiraient des pressions. Des personnes ont été choisies de manière à ne susciter aucun soupçon. » Quant à la date d’ouverture du procès, le préfet est resté prudent : « Il y a des délais techniques, comme la notification aux victimes. On travaille avec la discrétion nécessaire. »

Lire aussi

Interrogé sur la levée rapide de l’excommunication de Rupnik, le cardinal Fernandez a répondu de manière troublante : « Cela arrive beaucoup plus souvent qu’on ne le croit, parfois même dans la même journée. » Comment interpréter cette phase …? Cette déclaration, loin d’apaiser les critiques, pourrait bien relancer les interrogations sur la gestion de ce dossier par le Vatican. Le procès canonique, dont la date reste encore inconnue, est désormais très attendu, tant par les victimes que par une partie de l’Église scandalisée par la lenteur des réactions.

Recevez chaque jour notre newsletter !