Ce samedi matin 4 octobre, le cardinal François-Xavier Bustillo, O.F.M. Conv., évêque d’Ajaccio, a été reçu en audience privée par le pape Léon XIV. Cette rencontre, empreinte de respect et de confiance, intervient dans un moment particulier pour le prélat corse, récemment la cible d’attaques anonymes sur son île.
Selon des sources proches du Vatican, le cardinal Bustillo a présenté au Saint-Père les réalités pastorales et sociales de la Corse ainsi que les défis spirituels auxquels son diocèse est confronté. Le pape Léon XIV, attentif aux situations locales, a exprimé son estime pour le travail accompli par le cardinal franciscain, saluant sa proximité avec les fidèles et sa fidélité à la tradition.Si le contenu précis de l’entretien reste confidentiel, une question revient sur toutes les lèvres : le cardinal Bustillo a-t-il évoqué les attaques dont il est victime ? En Corse, plusieurs tags injurieux ont récemment visé l’évêque d’Ajaccio à Vivario et Volpajola, avec des inscriptions offensantes telles que « Bustillo Mafia » ou « Bustillo = Mafieux, raciste ». Ces actes ont été unanimement condamnés par les autorités civiles et religieuses.
Le jour choisi pour cette audience n’est pas anodin : le 4 octobre est la fête de saint François d’Assise, fondateur de l’ordre des Frères mineurs, dont le cardinal Bustillo est lui-même issu. Ce lien spirituel donne à la rencontre une dimension profondément symbolique.En recevant un fils de François d’Assise en cette date, le pape Léon XIV a voulu honorer la vocation franciscaine de simplicité, de pauvreté et de paix. Le cardinal Bustillo, fidèle à cet héritage, incarne dans son ministère épiscopal la joie de l’Évangile et la fraternité que saint François appelait de ses vœux.
Sa manière paisible de répondre à l’adversité, par le silence et la prière, rejoint la sagesse franciscaine : vaincre le mal par la douceur, témoigner du Christ sans colère, mais avec courage et humilité.
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Peut-être le Saint-Père a-t-il voulu relayer, à travers cette rencontre, le message spirituel qu’il venait de développer dans sa catéchèse du jour. En cette fête de saint François, pape Léon XIV a invité les fidèles à un discernement intérieur profond, évoquant la liberté du cœur face à l’argent et aux illusions du monde :
« Frères et sœurs, le discours de Jésus sur l’argent apparaît absurde à ses auditeurs qui se sentent visés à cause de leur attachement aux biens. En cette année jubilaire, temps d’espérance concrète, où notre cœur peut trouver le pardon et la miséricorde, nous devons choisir qui servir, la justice ou l’injustice, Dieu ou l’argent. Franchir la Porte Sainte fait entrer dans un temps nouveau. Espérer c’est choisir, car celui qui ne choisit pas désespère. Claire d’Assise, une jeune fille courageuse et à contrecourant, a su choisir. Elle a compris ce que demande l’Évangile. Le choix de Claire a inspiré des choix vocationnels dans le monde entier et continue à le faire jusqu’à aujourd’hui. Claire nous rappelle que l’Évangile conquiert les jeunes. »
Ces paroles, prononcées le jour même où il recevait le cardinal franciscain d’Ajaccio, résonnent comme un appel à la cohérence évangélique. Saint François et sainte Claire, deux figures fondatrices de la spiritualité franciscaine, y sont célébrés comme témoins d’un choix radical pour Dieu, un choix que le cardinal Bustillo incarne aujourd’hui dans son ministère.
Sous le pontificat du pape François, le cardinal Bustillo s’était distingué par sa proximité avec le défunt pape, qu’il avait réussi à faire venir en Corse en décembre 2024. Ce moment historique demeure gravé dans la mémoire des insulaires.Beaucoup se demandent désormais si la même proximité s’instaurera avec le pape Léon XIV. Tout semble indiquer une relation de confiance. En mai dernier, le Saint-Père l’a nommé légat pontifical pour les célébrations du Sacré-Cœur, signe d’une profonde estime.Le cardinal Bustillo continue d’incarner une foi simple, enracinée et courageuse, fidèle à à l’Église universelle. Rome, ce jour-là, a voulu lui redire : « N’aie pas peur, le Seigneur est avec toi. »