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Allemagne : démissions en cascade

Quatre femmes ont renoncé à leur poste de déléguées pour poursuivre leur participation au Parcours synodal. Elles ne veulent pas être tenues responsables de la dérive de ce processus, qui remet en question la doctrine de l’Église et ignore les avertissements du Vatican et du Pape lui-même.

Dans une lettre ouverte publiée dans le quotidien Die Welt, Katharina Westerhorstmann, professeur de théologie, Hanna-Barbara Gerl-Falkovitz, Marianne Schlosser et la journaliste Dorothea Schmidt ont expliqué les raisons de leur démission en tant que déléguées désignées de la Conférence épiscopale allemande à l’Assemblée générale de l’UE. Elles avaient déjà exprimé de vives critiques à l’égard de la Voie synodale lors des précédentes assemblées.

L’objectif initial de la Voie synodale était d’aborder les abus sexuels, mais au cours de ses travaux, des enseignements et des convictions catholiques essentiels ont été remis en question. Les quatre femmes estiment ne pas être en mesure de poursuivre sur cette voie qui, selon elles, mène à l’échec et éloigne l’Église en Allemagne de l’Église universelle.

Elles ont donc décidé de ne pas participer à la cinquième et dernière Assemblée qui se tiendra du 9 au 11 mars. Participer à un processus “dans lequel les interventions et clarifications répétées des autorités du Vatican et du Pape lui-même ont été ignorées” signifierait pour elles assumer la responsabilité de l’isolement de l’Église en Allemagne par rapport à l’Église universelle.

Les signataires font référence à des décisions prises au cours des trois dernières années qui ont remis en question des fondements essentiels de la théologie, de l’anthropologie et de la pratique ecclésiastique catholiques, et les ont même redéfinis dans certains cas.

Elles se plaignent également que lors des réunions de la Voie synodale, des objections sérieuses en faveur de la doctrine ecclésiastique actuellement en vigueur n’ont pas été prises en compte. Elles sont particulièrement déconcertées par la manière dont la demande de vote secret a été rejetée lors de la dernière assemblée synodale, et dont les résultats du vote par appel nominal ont été publiés sur Internet.

Enfin, les démissionnaires ont cité le fait que la dernière lettre de Rome, datée du 16 janvier 2023 et signée par le cardinal secrétaire d’État Pietro Parolin et les cardinaux Luis Ladaria et Marc Ouellet, n’a pas été envoyée aux membres de l’Assemblée synodale ni portée directement à leur connaissance. Cette lettre, expressément approuvée par le Pape lui-même et donc juridiquement contraignante, se réfère à un objectif central de l’action de la Voie synodale, la création d’un Conseil synodal.

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