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Apparitions à Sant’Onofrio : le Vatican autorise la prière privée, mais écarte tout culte public

Michelino Marcovecchio, le voyant présumé avec des pélerins - DR
Michelino Marcovecchio, le voyant présumé avec des pélerins - DR
Depuis 2009, un habitant du sud de l’Italie affirme recevoir des messages de la Vierge Marie et de sa belle-mère défunte. Le Vatican vient de trancher : la dévotion est autorisée à titre privé seulement, en attendant des éclaircissements

Le Dicastère pour la Doctrine de la Foi a publié, ce 29 juillet 2025, un avis officiel sur les phénomènes spirituels rapportés depuis plus de quinze ans sur la montagne de Sant’Onofrio, dans la région italienne du Molise, près de la ville d’Agnone.Depuis 2009, Michelino Marcovecchio, un habitant de la région, affirme recevoir des apparitions de la Vierge Marie ainsi que des messages transmis par son ange gardien. De manière inhabituelle, cet ange lui ferait également entendre la voix de sa belle-mère défunte, Livia Casciano.

Dans sa déclaration, le Dicastère ,rgane chargé de veiller à l’orthodoxie doctrinale, ne rejette pas totalement les expériences rapportées. Il leur accorde le statut de prae oculis habeatur, ce qui signifie que certains signes positifs sont présents, mais que des zones d’ombre et des risques subsistent. Cette formule suggère que le phénomène mérite d’être suivi avec attention, sans pour autant autoriser sa diffusion ni le considérer comme authentifié.Dans une lettre adressée à Mgr Camillo Cibotti, évêque d’Isernia-Venafro et de Trivento, le cardinal Víctor Manuel Fernández, préfet du Dicastère, a reconnu que certains messages contiennent « des signes de l’action de l’Esprit Saint » et que leur contenu peut porter des fruits spirituels. Mais il met également en garde contre des éléments de confusion, appelant à « un discernement prudent » de la part de l’évêque et au dialogue avec les personnes impliquées.

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Dévotion privée autorisée, mais pas de pèlerinage

Concrètement, la décision du Vatican permet aux fidèles de se rendre en privé, seuls ou en petits groupes, aux lieux de prière situés sur la montagne, comme la croix ou les stations du chemin de croix. En revanche, toute forme de culte public est interdite : pas de messes, de rassemblements, de pèlerinages organisés, ni d’événements pastoraux. La diffusion des messages ou d’informations relatives au phénomène est également soumise à l’approbation des autorités ecclésiastiques.Le Dicastère rappelle notamment que certains membres du clergé local n’avaient pas respecté l’interdiction émise par l’ancien évêque et avaient encouragé des pratiques contraires aux consignes de l’Église, ce qui nécessite une reprise en main pastorale.

Un autre point soulevé par le cardinal Fernández concerne la particularité du phénomène : le fait que des « âmes de défunts » se manifesteraient à Marcovecchio à travers son ange gardien. Bien que cette notion ne contredise pas explicitement l’enseignement de l’Église sur la communion entre vivants et morts, elle est jugée « originale » et sort du cadre traditionnel de la spiritualité catholique. Le Vatican estime donc qu’une étude plus approfondie est nécessaire.En conclusion, le préfet met en garde les fidèles : « La frontière entre pratiques licites et pratiques risquées est mince. » L’évêque est invité à accompagner avec discernement les personnes concernées et à faire respecter les limitations fixées par Rome.

Ce jugement prudent ne clôt pas définitivement le dossier. Il marque une étape de clarification, en attendant, peut-être, un jugement plus formel dans les années à venir.

Source Vatican

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