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Argentine : Javier Milei reconnaît le rôle essentiel de l’Église catholique, une leçon pour la France ?

Javier Milei - DR
Javier Milei - DR
Une leçon à méditer, particulièrement dans un pays comme la France, où le silence autour des mérites de l’Église est devenu une norme étouffante.

Dans une lettre adressée à la Conférence épiscopale argentine (CEA) le 23 décembre 2024, le président Javier Milei a reconnu le « travail significatif en faveur du bien commun » de l’Église catholique. Ce geste, rare pour un chef d’État, montre une volonté de collaboration entre l’État et l’Église dans un pays où les tensions entre religion et politique ne sont pas étrangères.

Cette correspondance marque un contraste notable avec les précédentes déclarations de Milei sur l’Église et le pape François, qu’il avait qualifié en 2023 de « pape communiste ». Ces propos, qui avaient suscité l’indignation de nombreux catholiques, semblent aujourd’hui appartenir à une autre époque, à la lumière de cette reconnaissance publique de l’apport de l’Église.

Dans sa lettre, Javier Milei a assuré aux évêques son engagement à travailler « ensemble pour préserver la paix, promouvoir la compréhension et rechercher le développement intégral de notre Nation ». En réponse, la Commission exécutive de la Conférence épiscopale, présidée par Mgr Marcelo Daniel Colombo, s’est dite prête à tracer « des chemins de dialogue, de compréhension et de coopération ».

Les évêques ont également rappelé l’importance de « consolider la paix sociale, renforcer l’unité entre les Argentins et répondre aux besoins des plus vulnérables ». Dans un pays où plus de 40 % de la population vit sous le seuil de pauvreté, la collaboration entre l’Église et l’État est cruciale.

L’attitude de Milei reflète une reconnaissance du rôle historique de l’Église catholique en Argentine, que ce soit dans l’éducation, les soins de santé ou l’aide aux populations défavorisées. Cette coopération, bien qu’imparfaite, témoigne d’une volonté de maintenir un dialogue entre foi et politique.

Le geste de Javier Milei invite à réfléchir sur la situation en France, où la classe politique reste largement silencieuse sur l’apport de l’Église au bien commun. Sous le poids d’une laïcité rigide, imposée comme une idéologie, la société française semble avoir relégué Dieu à la sphère privée, refusant de reconnaître l’influence positive de la foi catholique sur les grandes questions sociales et éthiques.

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En Argentine, malgré les tensions, l’Église est un acteur incontournable du dialogue social. En France, en revanche, les responsables politiques semblent hermétiques aux suggestions de l’Église, même lorsque celles-ci concernent des sujets fondamentaux comme la justice sociale, l’éducation ou la dignité humaine dont l’euthanasie, l’avortement , la GPA…

La laïcité, telle qu’elle est appliquée aujourd’hui, s’apparente parfois à une véritable dictature idéologique, cherchant à écarter Dieu de l’espace public. Cette vision tronquée de la laïcité empêche non seulement de reconnaître les mérites de l’Église, mais aussi de s’enrichir des propositions qu’elle pourrait offrir pour répondre aux défis contemporains.

En France, la classe politique aurait tout à gagner à s’inspirer de l’exemple argentin. Reconnaître le rôle de l’Église catholique ne signifie pas nier la séparation entre l’Église et l’État, mais comprendre que la foi chrétienne peut être un moteur puissant pour le bien commun.

Alors que les défis sociaux et économiques se multiplient, la voix de l’Église pourrait offrir des perspectives précieuses, notamment en matière de solidarité, de respect de la dignité humaine et de protection des plus vulnérables.

Le message de Javier Milei résonne comme un rappel : une société qui cherche à exclure Dieu de sa vie publique court le risque de perdre son âme.

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