Lors d’un colloque organisé le vendredi 22 septembre au Vatican avec des dirigeants de mouvements populaires, le pape François a exprimé de vives critiques à l’égard du gouvernement de Javier Milei, notamment en ce qui concerne la répression policière liée à l’application du protocole d’ordre public.
Le Souverain pontife a également abordé d’autres sujets relatifs à la situation en Argentine, y compris une « dénonciation » concernant une demande de pot-de-vin présumée impliquant un ministre et un investisseur.
Dans son discours, le pape François a mis en garde contre le « pouvoir corrupteur de l’argent« , affirmant que « le diable entre par les poches ». Il a illustré son proposé par un exemple impliquant un entrepreneur étranger qui avait tenté d’investir en Argentine.
Selon le pape, cet entrepreneur avait présenté son projet à un ministre, qui l’avait d’abord reçu cordialement, mais l’avait laissé en attente. Le lendemain, un secrétaire du ministre a contacté l’investisseur pour lui remettre les autorisations nécessaires et, alors que l’entrepreneur s’apprêtait à partir, il lui a été demandé : « Et pour nous, combien ?« , suggérant ainsi une demande de pot-de-vin.
Bien que le pape François n’ait pas précisé si cet épisode s’était produit sous l’administration de Javier Milei ou lors d’un mandat antérieur, il a utilisé cet exemple pour mettre en lumière le problème de la corruption en Argentine et les obstacles que celle-ci pose à la justice sociale et au bien-être commun.
Le discours s’est également concentré sur la nécessité de mettre en œuvre des politiques équitables visant à garantir « la terre, un toit, le travail, des salaires justes et des droits sociaux« . Selon le pape François, les secteurs les plus privilégiés « s’opposent souvent à ces réformes« , masquant leur cupidité derrière des arguments idéologiques et faisant pression pour que les gouvernements adoptent des politiques qui les réussissent économiquement.
Un autre moment notable de l’intervention du Pape a été son appel à la solidarité avec les secteurs les plus vulnérables. « Les pauvres ne peuvent pas attendre« , a-t-il déclaré, en encourageant les mouvements populaires à continuer à défendre leurs droits. Il a également formulé une question aux classes moyennes touchées par des difficultés économiques :
« Croyez-vous vraiment que les plus riches vont partager ce qu’ils ont ou continueront-ils à accumuler de manière insatiable ? ».
La critique la plus explicite à la rencontre du gouvernement de Javier Milei est survenue lorsqu’il a abordé la répression policière lors d’une manifestation contre le veto à la réforme des retraites. Le pape François a condamné l’utilisation de gaz lacrymogène contre les manifestants, notant que le gouvernement avait choisi de « payer du gaz poivré de première qualité » plutôt que de répondre aux revendications sociales.
En conclusion, le pape François a mis en garde contre « l’attitude hautaine » de ceux qui regardent les plus défavorisés avec indifférence ou mépris, ajoutant que ce comportement ne se limite pas aux riches, mais constitue « une grande tentation de notre époque » .