Le 19 mars dernier, la communauté catholique de Kinshasa a été secouée par une violente attaque contre la résidence des Sœurs de la Congrégation de Saint-Dominique, située dans la commune de Kimbanseke. La nuit précédente, des individus armés, identifiés comme étant des membres des bandes criminelles connues sous le nom de « Kuluna », ont fait irruption dans la maison des religieuses en brisant un mur, semant la terreur et dérobant des biens précieux.
L’agence Fides nous apprend que les agresseurs ont usé de machettes et d’armes tranchantes pour menacer les sœurs, dérobant de l’argent, des téléphones, des ordinateurs et divers autres objets de valeur. Cette attaque fait écho à une série de violences qui marquent l’augmentation inquiétante de l’insécurité dans la capitale de la République Démocratique du Congo.
Dans un communiqué publié par l’archidiocèse de Kinshasa, le cardinal Fridolin Ambongo a exprimé son indignation et sa solidarité envers les victimes de cet acte de barbarie. « Nous souhaitons exprimer l’indignation du cardinal Fridolin Ambongo, archevêque métropolitain de Kinshasa, suite à l’attaque contre la communauté des sœurs de la Congrégation de Saint-Dominique, située dans la commune de Kimbanseke, dans le district de Secomaf », a déclaré le père Clet-Clay Manvemba, secrétaire chancelier de l’archidiocèse.
Le cardinal a assuré les religieuses de sa proximité et les a encouragées à ne pas céder à la peur, tout en les exhortant à rester fermes.Une plainte a été déposée auprès des autorités locales, et le vicaire judiciaire de l’archidiocèse s’est rendu sur les lieux pour apporter son soutien. Cette agression soulève à nouveau la question de l’insécurité grandissante à Kinshasa, où les « Kuluna », ces bandes criminelles organisées, continuent de semer le chaos, tant auprès des civils que des institutions religieuses.
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Le terme « Kuluna », d’origine lingala, désigne des jeunes issus de milieux urbains, qui se sont transformés au fil des années en de véritables gangs criminels. Depuis leur émergence dans les années 1990, ces groupes se sont progressivement étendus, prenant le contrôle des quartiers populaires, là où les forces de police n’osent plus intervenir. Leur influence a même atteint les camps militaires et policiers, recrutant des membres parmi les enfants d’officiers. Le phénomène a désormais gagné d’autres villes du pays, exacerbant la violence et l’insécurité.
Le gouvernement de la RDC, conscient de la menace que représentent ces bandes, a lancé plusieurs opérations de ratissage pour tenter de maîtriser la situation. Ces opérations ont permis l’arrestation de centaines de criminels présumés, avec des condamnations sévères, notamment la réintroduction de la peine capitale à Kinshasa. Cependant, ces mesures semblent insuffisantes face à l’ampleur du phénomène.
L’attaque contre les Sœurs de Saint-Dominique souligne que, dans un contexte d’insécurité généralisée, les institutions religieuses sont également très exposées.