C’est sur le site France Catholique que Frédéric Guillaud signe un article fustigeant les ravages de la Modernité qui au nom du Bien rend l’homme esclave d’une illusion de Liberté.
Evoquant la justification du bien-fondé de l’avortement, l’auteur parle d’un « asservissement des consciences » avec le mensonge érigé en doctrine contemporaine.L’historien compare l’avortement au » Massacre des innocents de temps modernes » et de poursuive:
« On ressent devant ce spectacle un sentiment qui n’est pas sans rapport avec l’effroi sacré dont parlait Joseph de Maistre quand il observait le déchaînement de la Révolution. Il y a dans ce geste – inscrire le massacre des innocents dans la loi fondamentale – une espèce de perfection qui laisse penser que les hommes qui s’apprêtent à le commettre sont guidés par des forces surhumaines. Ils accomplissent un forfait qui les dépasse, une œuvre funeste qui les met au rang des rois idolâtres et des empereurs qui souillèrent le Temple de Salomon. »
Frédéric Guillaud évoque la profanation du Vrai :
« Ce faisant, ce n’est pas seulement le Décalogue qui est foulé aux pieds, ce sont aussi les lois élémentaires de la pensée, à commencer par le principe de non-contradiction. La Modernité déchaînée ne profane pas seulement le Bien, ne défigure pas seulement le Beau, elle outrage aussi le Vrai. Elle nous force à vivre dans un monde où le principe de non-contradiction est aboli.
Je m’explique. L’actuel projet de loi prévoit d’ajouter un alinéa à l’article 34 de la Constitution qui traite du domaine de la loi. On sait moins que, dans la proposition de loi initiale émanant des députés, il était prévu d’ajouter cet alinéa à l’article 66, qui traite du pouvoir judiciaire, juste après l’alinéa qui interdit… la peine de mort. Le gouvernement a voulu éviter ce petit chef-d’œuvre d’humour noir. Il n’empêche que les deux articles seront bien présents dans les Tables de la Loi de la République, le premier interdisant de tuer les criminels, le second autorisant à tuer les innocents.«
L’auteur insiste sur la nécessaire utilisation du mensonge comme instrument principal de propagande :
« Pour tenir sans trembler cette monstrueuse contradiction, l’esprit du temps est contraint de recourir au mensonge. D’abord, on n’appelle pas les choses par leur nom, on les euphémise croyant qu’en changeant le mot, on change la chose : l’avortement est ainsi renommé interruption volontaire de grossesse, elle-même remplacée par IVG. Jargon technoïde, sur le modèle des noms de code totalitaires. Quant aux poignées de petites grands-mères à chapelet qui s’agenouillent devant le Planning familial, elles sont vilipendées sous le nom de « commandos anti-IVG …
Ensuite, on cache le réel. Le fait de montrer ce qu’est un avortement – broyage ou démembrement d’un être humain vivant – est interdit et traité comme une entrave à la liberté. Preuve que l’esprit du temps est conscient de sa propre malice : il sait que le simple fait de voir ce que l’on fait quand on avorte a pour effet de révulser tout être humain normalement constitué. La voix de la conscience est trop forte. Il faut la faire taire.«
Frédéric Guillaud termine son propos en désignant que l’unique objectif de cette mascarade est de « mentir pour pouvoir tuer »,terminant avec l’Evangile de Saint Jean:
« Vous autres, vous avez le diable pour père, et ce sont les désirs de votre père que vous voulez accomplir. Il était homicide dès le commencement, et il ne s’est pas maintenu dans la vérité, parce qu’il n’y a pas de vérité chez lui. Quand il profère le mensonge, il parle de son propre fonds, parce qu’il est menteur et père du mensonge » (Jean 8, 44-47). »