Le journal La presse de la Manche nous indique que lors de ses vœux en janvier 2024, le maire d’Audouville-la-Hubert (Manche), Dominique Mesnil, a émis le souhait de créer une association pour restaurer l’église locale , laissée à l’abandon depuis plus de deux décennies.
Cette initiative a trouvé un écho favorable parmi plusieurs résidents, prêts à s’impliquer dans cette noble entreprise. Des noms comme Rémy Vautrin, Anne-Marie Jeanne et Jean-Yves Desaunettes figurent parmi ceux qui se sont engagés à soutenir cette cause.
L’église Sainte-Honorine, datant du XIIe siècle, témoigne d’un riche patrimoine historique, mais son état délabré nécessite des interventions urgentes. Grâce à l’action municipale, les cloches de l’église ont été restaurées en 2022, marquant un premier pas vers sa réhabilitation complète. Un devis a été sollicité pour remettre l’édifice aux normes, y compris pour un nouveau système d’éclairage extérieur, tandis qu’un autre devis est en attente pour les travaux de maçonnerie.
Le maire se veut optimiste quant à l’avenir de ce projet, soulignant l’importance de préserver ce symbole culturel et religieux au cœur de la communauté.
Les habitants sont invités à se mobiliser en participant à la réunion à la mairie le vendredi 23 février à 20 heures, où la création de l’association sera discutée. Cette démarche vise à dynamiser la commune à travers des événements dont les bénéfices contribueront à financer les travaux de restauration de l’église, perçue comme un véritable joyau à préserver.
L’église Sainte-Honorine, représente un précieux vestige du patrimoine religieux de la Manche. Consacrée à sainte Honorine, martyre du IIIe siècle, cette église fait partie de la paroisse Notre-Dame-de-la-Paix, centrée à Sainte-Mère-Église.
Les origines de cet édifice remontent au XIe siècle, comme en témoigne un mur en arêtes de poisson, tandis que son portail, datant du XVIe siècle, raconte une histoire ancienne et riche en événements. En 1501, l’église est offerte par Guillaume le Conquérant à l’abbaye de Saint-Wandrille, située dans l’actuelle Seine-Maritime.
Au fil des siècles, l’église subit des transformations, notamment au XVIIIe siècle, principalement à l’intérieur. En 1836, elle est érigée en chapelle vicariale, marquant ainsi son importance dans la vie religieuse locale. Malheureusement, en 1922, une violente tempête dévaste une grande partie de sa toiture, nécessitant une reconstruction.
Au début des années 2000, les cloches se taisent et la menace d’effondrement de la voûte contraint à la fermeture de l’édifice au public vers 2005. Toutefois, la commune entreprend des travaux de restauration en plusieurs étapes, prévues pour être achevées entre 2024 et 2025.
Outre son histoire architecturale, l’église Sainte-Honorine abrite un riche mobilier, dont certains éléments sont attribués au sculpteur Louis Tesson de Carentan. Parmi les trésors artistiques à découvrir :
- Le maître-autel, son tabernacle et deux statues d’Anges adorateurs du XVIIIe siècle, offerts par la marquise de Longaunay.
- La magnifique chaire à prêcher en bois de chêne de Hollande, vernie et dorée à la feuille.
- Les stalles du chœur et leurs lambris datés de 1807, témoignant du savoir-faire artisanal de l’époque.
- Un remarquable groupe sculpté en calcaire représentant la Visitation, datant du XVe siècle.
- Les fonts baptismaux ovales à double cuve, datant également du XVIIIe siècle.
- L’épitaphe de Robert du Pont, décédé en 1475, offrant un éclairage sur l’histoire locale.
L’église Sainte-Honorine incarne ainsi un véritable trésor culturel et spirituel, témoignant du riche passé de la région et de la dévotion de ses habitants à préserver leur patrimoine historique et religieux.
