Les jésuites canadiens ont annoncé leur décision de poursuivre le travail de vérité sur les abus sexuels dans leur congrégation en publiant une liste des membres ayant été accusés de manière crédible d’avoir commis des abus sexuels sur des mineurs. Cette liste, qui contient 27 noms, comprend les dates de naissance et de mort ainsi que les affectations pastorales des pères et des frères concernés. L’exercice a été considéré comme inédit dans la province, bien qu’il soit courant aux États-Unis.
Le père Erik Oland, supérieur provincial des jésuites du Canada, a déclaré que cette initiative visait à contribuer à la réconciliation, à la réparation des torts passés et au rétablissement de la confiance, même si elle ne pouvait pas réécrire le passé.
Cependant, cette liste a suscité des critiques car elle serait incomplète, selon certains observateurs. En revanche, l’archidiocèse de Montréal, où 87 prêtres ont commis des abus, a déclaré qu’il ne publierait pas de liste d’abuseurs.
Seuls les abus sexuels commis sur des enfants ont été retenus pour cet exercice. La liste comprend des noms d’accusés ayant fait l’objet d’allégations crédibles, même si aucune plainte n’a été déposée ni aucune poursuite entamée. Elle ne concerne pas les sévices physiques ou les relations sexuelles non consentantes avec des adultes.
L’avocat Alain Arsenault, qui pilote plusieurs actions collectives visant des diocèses et des ordres religieux, a remis en question l’exhaustivité de la liste, affirmant qu’il détenait des allégations touchant deux jésuites qui n’y figuraient pas.
Parmi les noms de la liste, 16 hommes sont accusés de multiples cas d’abus sur des mineurs, tandis que 11 étaient liés à une seule allégation. Les agressions ont été révélées après le décès de l’agresseur présumé dans la plupart des cas, et certains n’ont jamais abouti à des poursuites criminelles ou civiles. La liste regroupe les jésuites des deux provinces, anglaise et française, qui ont récemment fusionné.
