Le transhumanisme, cette idéologie qui prône la transformation de l’homme en une entité “post-humaine”, se présente comme le dernier avatar de la tentation primordiale : “Vous serez comme des dieux”. À travers un culte technologique, il cherche à redéfinir la nature humaine, promettant l’immortalité et la jeunesse éternelle, mais à quel prix ?
L’origine du terme “transhumanisme” remonte à Julian Huxley, un scientifique britannique et frère de l’auteur d’un des romans dystopiques les plus sombres jamais écrits, Le Meilleur des Mondes. Dans les années 1950, Huxley décrit cette idéologie comme un dépassement des limites humaines par les nouvelles technologies, une idée qui renvoie inévitablement au mythe de Prométhée. Le rêve prométhéen, où l’homme s’arroge des pouvoirs divins, trouve ici une nouvelle forme. Pourtant, les racines de cette idée sont plus anciennes et plus sombres.
Le transhumanisme, bien qu’enveloppé dans les oripeaux du progrès scientifique, n’est rien d’autre qu’une reprise de la séduction satanique originelle : offrir à l’homme l’illusion d’une immortalité terrestre, en échange de son âme. “Vous serez comme des dieux”, disait le serpent à Ève dans le Jardin d’Éden.
Cette idéologie est sans doute l’une des plus dangereuses jamais conçues. Au fil des siècles, de nombreuses philosophies ont tenté de transformer la société humaine, mais le transhumanisme va plus loin : il veut transformer l’homme lui-même.
En juin 2023, le cardinal Robert Sarah, lors d’une conférence intitulée “Témoins de la vérité dans un monde en crise” donnée à l’Université La Salle à Mexico, a sévèrement critiqué cette vision du monde qui, sous prétexte de progrès, s’attaque aux fondements mêmes de la dignité humaine. Il dénonçait ainsi :
Le cardinal Sarah met également en lumière l’illusion transhumaniste de créer un homme surpuissant et immortel :
“Nous voulons augmenter l’homme, faire de l’homme une machine, un surhomme, peut-être nous leurrer en devenant immortel, invincible, super intelligent, super puissant, faire de l’homme un Dieu.Cette quête, loin d’être une avancée, représente une profonde régression spirituelle et morale.”
Cependant, la quête de l’immortalité transhumaine ne s’arrête pas à la simple survie. Pour que cette immortalité ait un sens, elle doit s’accompagner d’une jeunesse éternelle et d’une félicité absolue. Mais à quoi ressemblerait ce “paradis terrestre”? Cette vision du monde pourrait redéfinir les concepts de bien et de mal, les transformant au point de perdre leur signification millénaire.
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Le transhumanisme, en prétendant offrir une solution à la mortalité humaine, s’attaque aux fondements mêmes du christianisme. Il remplace la promesse d’une vie éternelle en Dieu par une quête désespérée et matérialiste de l’immortalité terrestre. Dans cette perspective, il n’est pas seulement une idéologie de plus, mais une véritable antithèse de la foi chrétienne.
Dans un monde où les frontières entre le bien et le mal deviennent de plus en plus floues, où la science prétend se substituer à la religion, il est crucial de reconnaître dans le transhumanisme ce qu’il est réellement : non pas un progrès, mais une tentative désespérée de l’homme de se hisser à la place de Dieu, avec toutes les conséquences que cela implique.