Le 15 janvier 2025, un accord de cessez-le-feu a été conclu entre Israël et le Hamas, mettant fin à quinze mois de conflit meurtrier à Gaza. Cet accord, fruit de longues négociations impliquant notamment les États-Unis et plusieurs pays arabes, prévoit un arrêt progressif des hostilités ainsi que la libération d’otages israéliens et américains retenus par le Hamas.
Le président élu des États-Unis, Donald Trump, a déclaré que cet accord représentait une étape importante vers la stabilisation de la région et a annoncé son intention d’utiliser cet élan pour relancer et étendre les Accords d’Abraham. L’objectif affiché est de favoriser de nouvelles normalisations diplomatiques entre Israël et d’autres pays arabes, notamment l’Arabie saoudite, qui a jusqu’à présent conditionné toute reconnaissance à la création d’un État palestinien.
Un espoir pour les pèlerins chrétiens
Avec la fin des violences, la perspective d’un retour des pèlerinages en Terre sainte se dessine. Depuis le début du conflit, les agences de voyage spécialisées dans les circuits religieux ont vu une forte baisse de la fréquentation, la plupart des pèlerinages ayant été annulés ou reportés pour des raisons de sécurité.
Cependant, plusieurs voix s’élèvent déjà pour encourager les fidèles à reprendre la route vers Israël. Mgr Pierbattista Pizzaballa, patriarche latin de Jérusalem, a appelé les chrétiens du monde entier à revenir en Terre sainte, affirmant que « la présence des pèlerins est essentielle pour soutenir les communautés locales et témoigner de la paix ». De son côté, l’Office du tourisme israélien se prépare à une reprise progressive du tourisme religieux, avec des mesures de sécurisation des sites chrétiens et une réactivation des circuits de visite en Galilée, à Bethléem et à Jérusalem.
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Toutefois, les observateurs appellent à la prudence. Si le cessez-le-feu marque une avancée importante, la situation reste fragile et les risques de reprises sporadiques des violences ne sont pas exclus. Les autorités israéliennes recommandent aux visiteurs d’attendre encore quelques semaines avant de planifier un voyage, le temps d’évaluer la stabilité du cessez-le-feu sur le terrain.
En 2019, la Terre sainte a accueilli environ 630 000 pèlerins, dont 98 % de catholiques, répartis en 13 000 groupes organisés. Cependant, depuis les attaques du 7 octobre 2023, les pèlerinages ont été suspendus, entraînant une baisse significative de la fréquentation des lieux saints. Cette situation a eu un impact économique majeur sur les communautés chrétiennes locales, qui dépendent largement du tourisme religieux.
En réponse, des initiatives ont été lancées pour encourager le retour des pèlerins. Par exemple, le 18 juin 2024, un groupe de quinze membres de l’Ordre équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem s’est rendu à Jérusalem, marquant le retour des pèlerins français en Terre sainte. Les autorités israéliennes, conscientes de l’importance du tourisme religieux, œuvrent également pour rassurer et attirer à nouveau les visiteurs chrétiens. Malgré ces efforts, la situation reste fragile, et la reprise complète des pèlerinages dépendra de l’évolution des conditions sécuritaires dans la région.
Les compagnies aériennes, quant à elles, annoncent une reprise progressive des vols vers Tel-Aviv et les principales destinations israéliennes, avec des mesures de sécurité renforcées. Les agences de voyage spécialisées dans les pèlerinages prévoient déjà une recrudescence des demandes pour Pâques 2025, période traditionnellement très prisée par les fidèles chrétiens.
Malgré les incertitudes, ce cessez-le-feu redonne espoir aux chrétiens du monde entier, qui pourront peut-être bientôt retourner prier sur les lieux saints. L’élan donné par cette trêve pourrait également encourager de nouvelles initiatives de dialogue interreligieux et de pacification dans une région trop longtemps marquée par les conflits.
Pour l’heure, le message des autorités religieuses et touristiques est clair : la Terre sainte a besoin des pèlerins, et la paix en dépend également.