Ce 16 janvier 2025, une cérémonie religieuse en hommage à Jean-Marie Le Pen se tient à l’église Notre-Dame du Val-de-Grâce, située dans le 5ᵉ arrondissement de Paris. Organisée par sa famille, cette cérémonie publique fait suite à des funérailles privées. Plusieurs figures politiques et proches du fondateur du Front National sont présentes pour lui rendre un dernier hommage.
L’église Notre-Dame du Val-de-Grâce, où se tient cet hommage, est un monument religieux et historique majeur. Son histoire, qui remonte au XVIIᵉ siècle, témoigne de l’évolution architecturale et politique de la France. En 1621, la reine Anne d’Autriche, épouse de Louis XIII, ordonne le transfert de l’abbaye du Val profond, alors située à Bièvres, vers Paris. Cette initiative s’inscrit dans sa volonté de créer un sanctuaire monastique d’élite, dirigé par sa confidente Marguerite de Vény d’Arbouze, prieure du couvent d’origine.
La première pierre est posée le 3 juillet 1624, et la construction s’étale de 1624 à 1643. Toutefois, le projet est ralenti par la disgrâce d’Anne d’Autriche, éclipsée à la cour après la fausse couche de 1622 et sous surveillance constante du cardinal de Richelieu et de Louis XIII.
L’abbaye est partiellement achevée, mais reste inachevée pendant des années. Anne d’Autriche y trouve cependant refuge et y entretient une correspondance secrète avec des amies chassées de la cour. Cet épisode, connu sous le nom d’affaire du Val-de-Grâce, pousse le roi à interdire à son épouse de fréquenter le couvent.
En 1638, Anne d’Autriche donne naissance à Louis XIV. La reine, qui avait fait vœu de bâtir un temple magnifique en remerciement d’un héritier, relance le projet de reconstruction complète du Val-de-Grâce. En 1645, les travaux reprennent sous la direction de François Mansart, architecte de renom. Toutefois, Mansart est remplacé en raison du coût excessif de ses plans et des difficultés techniques liées aux fondations du site. Jacques Lemercier, puis Pierre Le Muet et Gabriel Le Duc, se succèdent à la tête du projet.
L’église est finalement achevée en 1667, et devient l’un des plus grands chefs-d’œuvre de l’architecture baroque classicisante française. Le bâtiment est caractérisé par un dôme imposant, inspiré des basiliques italiennes,une façade sculptée typique du style du XVIIᵉ siècle et un baldaquin monumental surplombant le maître-autel.
Pendant la Révolution française, l’abbaye est désaffectée et saisie par l’État. En 1793, elle est profanée : la chapelle Sainte-Anne, qui contenait les cœurs embaumés de plusieurs rois et reines de France, est pillée. Certains de ces reliquaires sont revendus à des peintres qui les utilisent pour fabriquer une substance colorante rare, connue sous le nom de « mummie ».
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En 1796, l’ensemble devient un hôpital militaire, qui accueillera par la suite les blessés des guerres napoléoniennes et des conflits du XXᵉ siècle. En 1979, un nouvel hôpital d’instruction des armées est construit sur l’ancien potager des bénédictines, à l’est du site. Cet hôpital, qui soignera de nombreux responsables politiques et militaires français, ferme en 2016 dans le cadre d’une réforme du service de santé des armées.
Aujourd’hui, les anciens bâtiments de l’abbaye abritent le musée du service de santé des armées, la bibliothèque centrale du service de santé des armées,l’école du Val-de-Grâce, anciennement école d’application du service de santé des armées.
L’église Notre-Dame du Val-de-Grâce, qui appartient désormais au diocèse aux Armées françaises, reste un lieu de culte actif. Elle est ouverte aux fidèles lors de la messe dominicale et accueille également des concerts de musique classique.
En 2023, une explosion suivie d’un incendie endommage une partie des bâtiments du Val-de-Grâce. L’État investit 1,6 million d’euros pour sécuriser les lieux et lance un appel au mécénat pour financer la restauration de l’église.
Alors que la cérémonie d’hommage à Jean-Marie Le Pen surnommé le » Menhir » se déroule dans l’église du Val-de-Grâce rappelons que l’Evangile enseigne que tout homme, quel qu’il soit, a droit au salut. Jésus affirme dans Jean 3, 16 : « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique afin que quiconque croit en lui ne périsse pas mais ait la vie éternelle. » Ce salut ne dépend ni des œuvres, ni des mérites personnels : il est un don gratuit de Dieu à ceux qui placent leur foi en Lui (Éphésiens 2, 8-9). L’Apôtre Paul, lui-même ancien persécuteur, rappelle que la grâce de Dieu s’étend à tous : « Jésus-Christ est venu dans le monde pour sauver des pécheurs. Je suis moi-même le premier d’entre eux. » (1 Timothée 1, 15).
Il est donc essentiel de se souvenir que respecter la mort d’un homme et le repos de son âme est un principe fondamental. Quelle que soit l’opinion que l’on puisse avoir de lui, l’Église prie pour le salut de tous les hommes, sans distinction.C’est pourquoi, au-delà des débats et des divisions, ce moment doit être respecté. La prière pour les défunts est un acte de charité chrétienne qui transcende les clivages terrestres. Accepter de laisser une âme reposer en paix, c’est reconnaître que le jugement ultime appartient à Dieu seul.