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Tribune Chrétienne

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Chrétiens au Yémen, les oubliés d’une guerre

Le Yémen préislamique fut assujetti à des luttes entre Chrétiens et Juifs, successivement implantés dans la péninsule arabique. L’Empire himyarite juif est parvenu à la conquérir, au IIe siècle. Ses souverains ont combattu le christianisme qui s’est diffusé dès le IVe siècle. 

Vers 523, le dirigeant d’Himyar, Yousef Asa’ar, a ainsi ordonné le massacre de plus de 20.000 chrétiens qui refusaient de se convertir !

Avec la conquête Arabe et Musulmane, le Christianisme disparaîtra du Yémen progressivement, jusqu’en l’an 1100. Cependant, sur l’île de Socotra, des Chrétiens seront mentionnés par les Portugais vers 1550.

Les Chrétiens du Yémen sont surtout, et massivement, des étrangers, alors que la population juive s’est maintenue jusqu’à nos jours, avec cependant de très nombreux départs vers Israël, à partir de 1947. Le Yémen fait partie du vicariat apostolique d’Arabie méridionale dont le siège actuel est à la cathédrale Saint-Joseph à Abou Dabi aux Emirats arabes unis.

Les chrétiens yéménites sont pour la plupart des convertis de l’islam qui doivent vivre leur foi en secret car la conversion de l’islam au christianisme est interdite à la fois par l’Islam et par la loi yéménite. Les convertis chrétiens subissent des pressions à la fois du gouvernement et de leurs communautés pour qu’ils renoncent à leur foi en Jésus-Christ.

Ils sont arrêtés ou interrogés pour leur foi et doivent faire face à un harcèlement de la part de leur famille et des extrémistes islamiques qui menacent de mort les apostats.

La culture yéménite est extrêmement tribale, et la punition tribale pour avoir dénoncé l’Islam peut être la mort ou le bannissement. Les hommes et les femmes convertis au christianisme qui sont mariés à des musulmans risquent le divorce et peuvent perdre la garde de leurs enfants. Le Yémen est le foyer de l’une des plus grandes crises humanitaires au monde, et tous les Yéménites en souffrent, mais les chrétiens yéménites sont particulièrement touchés car les secours d’urgence sont principalement distribués par les dirigeants musulmans locaux et les mosquées locales : ces groupes ont été accusés de discriminer toute personne qui n’est pas considérée comme un musulman pieux.

Témoignage d’un chrétien yéménite :

“Nous, les croyants, portons l’espoir qui nous aide avec la certitude que demain sera meilleur et que par la volonté de notre Seigneur, nous traverserons cela et toutes les angoisses et les peurs qui nous entourent.”

Les chrétiens du Yémen continuent donc d’être victimes de violences physiques et mentales, de harcèlement sexuel et de viols, ainsi que de mariages forcés et d’expulsions pour des motifs religieux. Les conséquences de la pandémie du COVID-19 et de la guerre civile font de la vie quotidienne une lutte de tous les instants.

 En 2016 à Aden, l’état islamique avait attaqué la congrégation catholique des missionnaires de la charité, faisant 16 morts. Son prêtre fut gardé en otage jusqu’en 2017.

Dans le sud du pays, où il y a une forte présence d’Al-Qaïda, la vie est particulièrement dangereuse, les convertis au christianisme ont indiqué que la pression est accentuée dans les zones contrôlées par les musulmans chiites à l’ouest du pays:

Toute opinion dissidente est rigoureusement réprimée et susceptible de conduire à l’emprisonnement, à la torture et à la mort.

Aujourd’hui sous blocus, les Yéménites chrétiens souffrent d’un conflit où leur voix ne compte pas. Ils sont, avec les baha’is ou les Akhdam, les « oubliés » d’une guerre négligée.

A VOIR : archives émission KTO

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