L’Europe, autrefois bastion du christianisme, est en déclin face à la montée du sécularisme et de l’islam. Le cardinal Christoph Schönborn, archevêque de Vienne et figure influente de l’Église catholique, pointe du doigt les catholiques apostats comme l’une des causes principales de cette crise spirituelle. Ceux qui ont abandonné leur foi portent une part de responsabilité dans la transformation profonde du continent, explique le cardinal dans un entretien au magazine Famille Chrétienne.
L’abandon de la foi
Pour le cardinal Schönborn, le rejet du christianisme par une grande partie de la population européenne, combiné à un faible taux de natalité et à l’immigration massive en provenance de pays musulmans, a modifié l’équilibre religieux et culturel de l’Europe de façon irréversible. « Si les catholiques ont quitté l’Église, il ne faut pas s’étonner qu’ils soient désormais minoritaires », affirme-t-il avec lucidité. Il ajoute : « Nous devons accepter le déclin de l’Europe. Nous avons tendance à nous concentrer sur notre propre condition ecclésiastique, mais c’est un mouvement continental indéniable ».
Le cardinal n’hésite pas à esquisser un portrait de l’avenir de l’Europe. « Dans 20 ans, la population européenne ne sera plus la même qu’aujourd’hui, et elle n’est déjà plus la même qu’il y a 50 ans. C’est inévitable, principalement en raison de la chute du taux de natalité en Europe, mais aussi en raison de l’immigration et de la présence croissante de l’islam« . Ce changement démographique présente de nouveaux défis pour les chrétiens, qui doivent réaffirmer leur foi.
L’Église bien vivante face au sécularisme et à l’islam
Malgré ce tableau préoccupant, le cardinal Schönborn, théologien reconnu pour avoir supervisé la rédaction du Catéchisme de l’Église catholique sous le pape saint Jean-Paul II, rejette l’idée que la France, ou l’Europe en général, ait cessé d’être chrétiennes. Il qualifie de « pure absurdité » l’affirmation selon laquelle le pays serait dominé par un athéisme militant ou par l’islam. « Pensez aux 12 000 baptêmes d’adultes et de jeunes en France cette année », rappelle-t-il.
Pour le cardinal autrichien, l’avenir de l’Europe chrétienne repose sur le retour des catholiques à l’Église. « Les catholiques devraient revenir à l’Église s’ils veulent préserver l’identité historique de l’Europe », insiste-t-il. L’appel à la conversion et à la fidélité à la foi résonne comme une urgence dans ses propos : « Les catholiques doivent davantage faire confiance à l’œuvre de la grâce car l’Église n’a pas rendu son dernier souffle ».
Un parcours dédié à la Vérité
Le cardinal Christoph Schönborn, né en 1945, est une figure clé de l’Église catholique. Proche du pape François malgré ses positions, il est également reconnu pour son travail sous saint Jean-Paul II, où il a joué un rôle essentiel dans la rédaction du Catéchisme de l’Église catholique, un texte qui reste un pilier doctrinal pour les croyants du monde entier. Ardent défenseur de la Vérité chrétienne et infatigable serviteur de l’Église, il a consacré sa vie à la réconciliation entre foi et raison.
En tant qu’archevêque de Vienne depuis 1995, il a été un témoin privilégié des évolutions spirituelles et sociétales en Europe. Conscient des défis actuels, il prône un « rapprochement fraternel » avec l’islam, rappelant les paroles du pape François : « Les chrétiens ne prennent pas les armes, mais font confiance à l’œuvre de la grâce ».
Au milieu de ces bouleversements, le cardinal invite les catholiques à ne pas céder à la peur ni à l’indifférence. « Les grandes questions de l’humanité restent les mêmes : la naissance, l’éducation, la maladie, la mort et la famille. L’Église doit se rappeler qu’elle est une experte de l’humanité« .
Son message est clair : l’Europe peut renaître, mais cette renaissance ne sera possible que si les catholiques retrouvent leur foi et prennent leur place dans la société.
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