Le conflit entre le gouvernement ukrainien et l’Eglise orthodoxe ukrainienne soumise au patriarcat de Moscou s’intensifie avec l’ordre d’expulsion émis par les autorités à l’encontre des moines du monastère de la Laure des Grottes à Kiev. Fondé au XIe siècle et classé au patrimoine mondial de l’Unesco, le site est d’une importance historique majeure pour l’orthodoxie ukrainienne et russe. Bien que l’Eglise orthodoxe ukrainienne ait rompu ses liens avec la Russie l’année dernière, le gouvernement ukrainien considère qu’elle reste dépendante de Moscou et souhaite réaffirmer son indépendance spirituelle.
Le métropolite Kliment, un porte-parole de cette Eglise, a qualifié l’ordre d’expulsion de « sans fondement légal » et a déclaré que les moines refuseront de quitter le monastère. Ils sont également sous la menace d’une coupure d’eau, d’électricité et d’internet, ce qui pourrait porter atteinte à leur capacité de rester sur place. Les moines entendent défendre leur droit à rester sur le site, qu’ils considèrent comme leur foyer et lieu de culte.
La tension autour de la question de l’indépendance spirituelle de l’Ukraine par rapport à la Russie a conduit le gouvernement ukrainien à prendre des mesures contre les édifices religieux de cette Eglise et à sanctionner des ecclésiastiques pour leurs prises de position jugées prorusses. La Laure de Kiev avait également été perquisitionnée fin 2022.
Le conflit entre l’Eglise orthodoxe ukrainienne et le gouvernement ukrainien risque de s’aggraver encore davantage car le monastère est également fréquenté par de nombreux fidèles, qui pourraient se mobiliser pour soutenir les moines dans leur lutte pour le maintien sur le site.