En Allemagne, dans le diocèse de Fribourg, une commission chargée des abus, mise en place en 2021 après que près de 250 prêtres, depuis 1950, ont été reconnus coupables d’abus sur environ 540 personnes, a suggéré de mettre de côté les confessions des plus jeunes.
Cette recommandation, relayée par l’agence Katholische Nachrichten-Aggentur et reprise par les journaux Die Tagespost et katholisch.de, découle d’une étude commandée par le diocèse allemand, publiée récemment.
Selon cette étude, la confession des enfants pourrait potentiellement être exploitée comme un « point de départ pour les abus sexuels », car elle implique un face-à-face qui pourrait être exploité de manière manipulatrice envers les enfants et les mineurs, violant ainsi leurs limites.
La commission a donc recommandé que les prêtres n’administrent plus la confession aux enfants en préparation à leur première communion, mais attendent le sacrement de la confirmation, lorsque les jeunes auraient environ 15 à 16 ans. De plus, les « experts » ont estimé que les enfants de 8 à 9 ans n’auraient pas encore développé le sens du péché, rendant ainsi la confession inutile.
Cette commission, composée de quinze membres et dirigée par le théologien Magnus Striet, a également affirmé que l’Église ne serait pas un environnement sûr pour les enfants tant que les facteurs systémiques favorisant les abus restent en place. Elle a également soulevé la question de l’entrée des candidats au séminaire, soulignant que les jeunes adultes sont encore en phase de découverte de leur sexualité et ne sont pas prêts à prendre des engagements à vie. Par conséquent, elle a recommandé d’attendre une maturité plus élevée. De plus, elle a suggéré que l’Église ne considère plus l’homosexualité comme un sujet tabou.
En ce qui concerne la compréhension du sens du péché chez les enfants, il est souligné que les psychologues, psychothérapeutes et pédagogues pourraient apporter leur expertise sur le sentiment de culpabilité, mais pas nécessairement sur le sens du péché. Il est rappelé que ce dernier est mieux compris par les prêtres, qui ont une expérience directe avec les fidèles et les familles. Il est également souligné que les enfants de 8 à 9 ans ont généralement conscience de leurs actions fautives, y compris celles qui vont à l’encontre des principes religieux.
Concernant les recommandations pour résoudre le problème des abus, il est suggéré de rétablir les confessions dans les confessionnaux des églises à des heures spécifiques, afin d’éviter les situations propices à la manipulation.
Il est également recommandé de discipliner les futurs prêtres afin qu’ils évitent l’isolement avec des enfants et de réintroduire des figures féminines plus âgées et expérimentées pour superviser les activités pastorales.
Il est donc souligné que les experts devraient se concentrer sur leur domaine de compétence et laisser la direction de la vie sacramentelle des enfants aux autorités ecclésiastiques compétentes. Il est prévu que les évêques allemands examinent attentivement ces recommandations.
Source : adapté de La bussola