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En Irlande, les évêques appellent à accueillir les migrants et réfugiés

Donal Roche, évêque auxiliaire de Dublin - Archidiocèse de Dublin
Donal Roche, évêque auxiliaire de Dublin - Archidiocèse de Dublin
Dans une lettre pastorale, les prélats encouragent chaque fidèle à faire de sa "paroisse", de son "foyer" et de sa "vie", des "lieux d'hospitalité".

Dimanche 13 octobre, une lettre publiée par les évêques irlandais exhortant à l’accueil des migrants et des réfugiés, a été lue dans toutes les paroisses du pays. Intitulée « 100 000 bienvenues », en référence à l’expression gaélique « Céad Míle Fáilte » (« 100 000 bienvenues ») symbolisant l’hospitalité du peuple irlandais, cette lettre pastorale encourage chaque fidèle à faire de sa « paroisse », de son « foyer » et de sa « vie », des « lieux d’hospitalité ».

Les prélats rappellent qu’ « une partie vitale de l’identité irlandaise est la foi catholique, la foi d’un migrant. Saint Patrick, un immigrant et ancien esclave, a apporté l’Évangile en Irlande, et la diaspora irlandaise a aidé à répandre cette foi à travers le monde » Ils citent également le pape François, fils de migrants, qui a constamment parlé de la « dignité » et de la « sainteté » du parcours migratoire.

« Des espoirs pour un avenir meilleur »

L’évêque Donal Roche souligne que « l’intégration n’est pas un nouveau défi pour l’Irlande, mais un chapitre moderne d’une vieille histoire ». En effet, la migration a été centrale dans l’histoire du pays pendant des siècles, de la Grande Famine aux migrations économiques des années 1950 et 1980. Aujourd’hui, l’Irlande est davantage une destination qu’un point de départ, ce qui entraîne de nouvelles responsabilités et surtout de nouvelles tensions. Le pays est confronté à une montée significative du sentiment anti-immigration motivé par un afflux inédit de migrants cumulé à une importante crise immobilière. Selon les chiffres officiels, le nombre de migrants hébergés par l’État a atteint 75 000 personnes début 2023, contre 7500 début 2022 et le nombre de candidats à l’asile a atteint son plus haut niveau depuis 20 ans.

En dépit de ce climat de colère, les évêques soutiennent que bon nombre de migrants fuyant la guerre ou la précarité économique pourraient bénéficier à l’Irlande. « Ils apportent avec eux des compétences, des talents et des espoirs pour un avenir meilleur », affirment-ils. « Pourtant, en tant que chrétiens, nous sommes rappelés à l’impératif évangélique, démontré dans la parabole du Bon Samaritain, d’aimer notre prochain et de prendre soin de l’étranger parmi nous », ajoutent-ils.

Bien que l’immigration présente de lourds défis comme la pression sur les services de logement et de santé, les évêques assurent que « les migrants ne sont pas la cause de ces problèmes systémiques, et ils font souvent partie de la solution ». « Ces questions doivent nous forcer à réfléchir, à regarder au-delà des statistiques et à nous concentrer sur l’obligation humaine et chrétienne d’accueillir et d’embrasser le nouvel arrivant », concluent-ils.

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