Mercredi 14 août au soir, la Custodie franciscaine de Terre Sainte a entamé les célébrations de l’Assomption au jardin de Gethsémani, à Jérusalem. Une procession s’est tenue suivie de lectures sur la vie de la Vierge Marie par le père Francesco Patton, custode de Terre Sainte.
Situé au pied du mont des Oliviers, le jardin de Gethsémani est non seulement l’endroit où le Christ a prié avant son arrestation, mais il est également, selon la tradition chrétienne orthodoxe, lié à la sépulture présumée de Marie avant sa montée au Ciel.
A l’heure où le Moyen-Orient se trouve une nouvelle fois au bord de l’embrasement et où des discussions sur une trêve à Gaza doivent se tenir ce jeudi, le père Francesco Patton a indiqué “consacrer cette solennité de l’Assomption à la prière pour la paix”. Dans son homélie en la basilique de l’Agonie, le custode de Terre Sainte a récité une supplique spéciale à la Sainte Vierge pour le don de la paix.
Prière à la Sainte Vierge pour le don de la paix du custode de Terre Sainte :
“Chères sœurs, chers frères, que le Seigneur vous donne la paix !
Cette année, lors de notre célébration vigiliaire, nous avons une raison de plus de prier, en raison de la situation dans laquelle nous nous trouvons, qui est une situation de guerre, non seulement ici en Terre Sainte, mais dans de nombreux pays du monde. Comme l’a dit à maintes reprises le pape François, nous sommes au milieu d’une troisième guerre mondiale par morceaux.
Je dois remercier le Gardien du Gethsémani, Fr. Siniša, d’avoir eu l’idée, il y a quelques semaines, de consacrer cette solennité de Marie Assumée au Ciel à la prière pour la paix. Pour l’occasion, nous avons pensé ensemble à préparer une prière spéciale, à soumettre à l’approbation du Patriarche, Sa Béatitude le Cardinal Pizzaballa, qui a lui-même souhaité inviter tous les fidèles du Patriarcat à utiliser cette prière pour demander avec foi, par l’intercession de Marie, le don de la paix. Comme cela arrive souvent avec ce qui naît à Jérusalem, cette initiative a ensuite trouvé un écho dans de nombreuses parties du monde.
Marie, assumée au ciel en âme et corps, est le signe de cette humanité nouvelle dans laquelle se réalisent désormais les anciennes prophéties : les épées seront transformées en socs de charrue et les lances en faucilles, les nations ne se combattront plus entre elles et personne ne s’exercera plus à l’art de la guerre (cf. Is 2,4 ; Mi 4,3). Marie, assumée au ciel, appartient déjà à ce monde nouveau où la vache et l’ourse peuvent paître ensemble, le veau et le lionceau vivent paisiblement ensemble, tout comme le léopard et le chevreau, le loup et l’agneau. Et l’enfant peut mettre la main dans le nid des serpents sans être mordu par le venin mortel (cf. Is 11,1-9).
Marie, assumée au ciel, appartient déjà à ce monde renversé, qu’elle a chanté dans le Magnificat (Lc 1,46-56) et proclamé par son Fils dans les Béatitudes (Mt 5,5-11 ; Lc 6,20-26) : un monde où ce ne sont pas les forts, les riches, les puissants et les tyrans qui font la tendance, mais les doux et les faibles, les miséricordieux et les artisans de paix ; un monde où prévaut la logique des humbles et des pauvres en esprit plutôt que celle des orgueilleux ; un monde où la souffrance désamorce la vengeance car elle devient un chemin vers l’empathie, la compassion, l’acceptation de l’autre, au lieu d’être une source de colère, de haine et de ressentiment.
Ce soir, regardons donc Marie, regardons ce que Dieu a opéré en elle et croyons fermement que rien n’est impossible à Dieu : pas même transformer ce champ de bataille et de mort qu’est le monde dans lequel nous vivons en un jardin de paix. Marie, assumée au ciel en âme et corps, appartient déjà pleinement au monde dans lequel la victoire pascale de son Fils Jésus sur le mal et la mort est désormais complète.
C’est pourquoi nous pouvons confier à son intercession notre prière et notre désir de paix. C’est pourquoi nous pouvons l’appeler Reine de la Paix, puisque la paix est son Fils Jésus lui-même, qui, dans sa passion, sa mort et sa résurrection, a détruit l’inimitié et a donné le jour à une nouvelle création et à une nouvelle humanité (cf. Ef 2,14-19).
Que Marie, assumée au ciel, obtienne pour nous ce soir une foi semblable à la sienne, afin que nous puissions vraiment croire que rien n’est impossible à Dieu, que Dieu veut encore et peut faire de grandes choses pour nous, et qu’avec cette foi, nous puissions demander et obtenir le don de la paix pour la Terre Sainte, pour le Moyen-Orient et pour le monde entier. Ainsi soit-il.”
