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EUTHANASIE : Le vote de la honte : le crime légalisé au nom de la République

Hémicycle de l'Assemblée Nationale - DR
Hémicycle de l'Assemblée Nationale - DR
"Nous ne l’oublierons pas, cette journée, Monsieur Falorni". Le 27 mai 2025, par 305 voix contre 199, l’Assemblée nationale a voté la légalisation du suicide assisté et de l’euthanasie. Un basculement moral majeur, une rupture historique, et une profonde blessure infligée à la conscience française

Ce 27 mai 2025 restera dans l’histoire comme le jour où la République a légalisé l’irréparable. Par 305 voix pour, 199 contre, les députés ont adopté en première lecture la proposition de loi légalisant l’« aide à mourir » ,un terme aseptisé qui masque une réalité crue : le suicide assisté et l’euthanasie deviennent un droit en France.Pour la première fois, la ligne rouge fondatrice du droit “Tu ne tueras point” est effacée par un vote parlementaire. Ce que les lois Leonetti (2005) et Claeys-Leonetti (2016) avaient soigneusement évité, au nom de l’éthique du soin et de la dignité du patient, est désormais franchi au nom d’une liberté illusoire.

Le vote a été précédé de deux semaines de débats intenses, parfois respectueux, souvent idéologiques. Les soins palliatifs, objet d’un texte distinct, ont été votés à l’unanimité (560 voix), mais leur renforcement est ici utilisé comme un paravent moral pour faire passer une loi de mort. Comme l’a averti le député Patrick Hetzel (LR) :
« Le soutien aux soins palliatifs ne doit pas devenir la caution pour légitimer une mort provoquée. »Dans l’hémicycle, les défenseurs du texte ont multiplié les formules lyriques. Sandrine Rousseau, au bord des larmes, a invoqué la liberté de « celui qui croyait au ciel, et celui qui n’y croyait pas ». Une posture émotionnelle qui évite de répondre aux vraies questions : peut-on dire que l’on choisit librement la mort quand on est seul, malade, pauvre, dépressif ?

Philippe Juvin (LR) a eu le mérite de poser les termes du débat avec lucidité :
« Qui n’a jamais voulu mourir un jour, et vivre deux jours après ? »

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Ce texte, présenté comme « encadré », reste d’une imprécision redoutable : affection grave, souffrance psychique, volonté exprimée « librement »… autant de notions floues ouvrant la voie à des interprétations laxistes et des abus irréversibles. Plusieurs députés ont alerté sur les dérives possibles d’une société qui, plutôt que de protéger, propose la mort comme issue.Le collectif Soins de Vie, regroupant soignants, ordres médicaux et sociétés savantes, a dénoncé « l’une des lois les plus permissives au monde ». À leurs yeux, cette loi ne répond pas à quelques cas extrêmes, mais instaure une norme nouvelle, où le médecin devient instrument de mort.Comble de la perversité législative : le vote a également instauré un délit d’entrave à l’aide à mourir, punissant jusqu’à deux ans de prison et 30 000 euros d’amende toute personne qui tenterait de convaincre un patient de ne pas recourir à la mort provoquée. Ainsi, la compassion, le soutien, l’appel à l’espérance deviennent juridiquement suspects.La République, par ce texte, ne libère pas , elle abandonne. Elle renonce à protéger les plus fragiles. Elle choisit de transformer un acte de soin en un acte létal. Ce n’est pas une avancée. C’est une défaite.

Et que dire du cynisme de ceux qui, comme le député Olivier Falorni, ont salué une « loi d’humanité » ? Ce que l’on célèbre ici, ce n’est pas la vie rendue plus digne, mais la mort rendue disponible.Face à ce basculement tragique, il ne reste qu’un mince espoir : que le Sénat refuse de suivre l’Assemblée nationale. Mais, disons-le franchement : nous en doutons. Les digues cèdent, les repères s’effondrent, et le silence de ceux qui savent mais ne parlent pas devient complice.

Le moment le plus glaçant de cette séance aura été cette phrase prononcée par le rapporteur général Falorni :
« Chers collègues, il y a des jours dont on sait qu’on ne les oubliera jamais. Je n’oublierai jamais cette journée. Merci à tous. » Non, en effet, cette journée ne sera pas oubliée. Pas plus que ne s’effaceront de nos mémoires les mots triomphants qui l’ont accompagnée. Il faut une redoutable cécité morale pour remercier une assemblée d’avoir voté la mort.Il viendra un jour où la France pleurera d’avoir cru qu’en supprimant la souffrance, on pouvait supprimer le souffrant.

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