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Euthanasie : l’ONU accuse la France de menacer la vie des handicapés

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La France est appelée à redécouvrir une culture de vie et à protéger ses handicapés, non à les sacrifier

Mercredi 10 septembre , le Comité des droits des personnes handicapées de l’ONU a rendu publiques ses conclusions sur la proposition de loi française relative à l’« aide à mourir », adoptée en première lecture par l’Assemblée nationale en mai dernier. L’instance internationale accuse la France de mettre en danger les plus vulnérables. Derrière le langage aseptisé, c’est bien l’euthanasie qui s’installe, au mépris de la dignité humaine.

Depuis 2021, le CRPD alerte sur « le taux élevé de suicide chez les personnes autistes et les personnes souffrant de handicaps psychosociaux ». Dans sa lettre de juin 2025, l’ONU demandait à la France de préciser les mécanismes « garantissant le droit de choix des personnes handicapées, les garanties contre la coercition, l’influence indue et l’abus de pouvoir, ainsi que les mécanismes offrant des alternatives à l’aide à mourir ». Le Comité a également dénoncé les propos trompeurs de responsables français affirmant que l’ONU soutiendrait une telle législation. Dans son rapport, il souligne :


« L’État a indiqué qu’il avait adopté une terminologie précise, évitant délibérément les termes “euthanasie” et “suicide assisté” au profit de “aide à mourir”, mais il n’a pas répondu aux préoccupations du Comité concernant les déclarations des autorités diffusant des informations trompeuses. »

La France maquille les mots pour dissimuler la réalité. Mais nul ne s’y trompe : l’« aide à mourir » signifie donner la mort.

Plutôt que de répondre sur le fond, la France s’est réfugiée derrière un argument de procédure : la loi n’est pas encore adoptée. Sur les accusations de communication mensongère, silence complet. Une stratégie qui ne fait qu’accentuer la méfiance.Les conclusions de l’ONU s’appuient sur de nombreux témoignages : associations de personnes handicapées, soignants en soins palliatifs, juristes, étudiants, psychanalystes. Tous décrivent la même peur : voir la mort proposée comme une solution sociale. Un étudiant en médecine résume cruellement : « Cette loi nous indique froidement la porte de sortie. »

Même certaines voix de gauche, pourtant favorables aux politiques dites de progrès, s’indignent :
« Moi j’avais cru comprendre que quand on est plutôt de gauche, c’est quand même la vocation la première de protéger les faibles, de protéger les vulnérables. » Le CRPD avertit que la loi exposerait les personnes handicapées à une pression implicite pour choisir la mort. Il note une « vulnérabilité accrue des personnes handicapées confrontées à des formes croisées de discrimination ». Et il demande fermement à la France : « L’État doit procéder à une évaluation approfondie, en étroite consultation et avec la participation active des personnes handicapées, avant de poursuivre le processus d’approbation. »

Enfin, le Comité exige d’« empêcher toute nouvelle déclaration publique affirmant que la Convention et/ou le Comité reconnaissent le “droit de mourir” ». L’ONU le rappelle clairement, il n’existe pas de droit de mourir, mais un droit fondamental à la vie.

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Cette controverse s’inscrit dans un contexte où la France dispose déjà d’un cadre juridique. La loi Claeys-Leonetti interdit l’acharnement thérapeutique et permet la sédation profonde et continue jusqu’au décès. Les soignants rappellent que cette législation offre déjà un accompagnement digne, sans franchir la ligne rouge de l’euthanasie.Les associations de personnes handicapées soulignent pour leur part que cette nouvelle loi risque de les fragiliser davantage. En France, 12 millions de personnes vivent avec un handicap, dont beaucoup connaissent des situations de grande dépendance. Les pousser vers l’« aide à mourir », c’est leur faire sentir qu’elles sont un poids.

L’expérience des pays voisins montre les dérives possibles. En Belgique et aux Pays-Bas, la légalisation de l’euthanasie s’est rapidement élargie aux mineurs et aux malades psychiatriques. Au Canada, le programme MAiD (« aide médicale à mourir ») concerne déjà plus de 13 000 personnes par an, y compris des citoyens pauvres ou handicapés qui auraient préféré accéder à des soins appropriés. La France s’apprête à suivre ce chemin.Face à cette dérive, l’Église catholique élève une voix prophétique :
« Quand une société choisit de proposer la mort à ses membres les plus fragiles, elle nie sa propre humanité. »

La France se trouve aujourd’hui devant un choix décisif. La légalisation de l’« aide à mourir » constituerait une rupture grave avec la tradition chrétienne qui a façonné sa culture et ses lois. Cette tradition affirme que chaque vie est un don, qu’aucune souffrance ne justifie l’élimination d’un frère ou d’une sœur, et que la véritable dignité se trouve dans l’accompagnement, la compassion et l’amour.Au moment où certains veulent faire de la mort un droit, il est urgent de rappeler les valeurs chrétiennes qui ont fondé notre civilisation : la défense de la vie, la solidarité envers les plus fragiles, la miséricorde et l’espérance. Plutôt que d’ouvrir la porte à l’euthanasie, la France est appelée à redécouvrir une culture de vie et à protéger ses handicapés, non à les sacrifier.

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