L’Église syriaque orthodoxe Saint-Éphrem, située dans le quartier de Yeşilköy à Istanbul, a rouvert ses portes après avoir été fermée pendant un siècle. Cette église historique, autrefois le cœur du christianisme syriaque, avait été saisie par l’armée turque pendant la Première Guerre mondiale et avait ensuite été transformée en hôpital militaire en 1922. Ces derniers temps, elle avait servi de prison et d’entrepôt.
Reconsécration de l’église séculaire
Le patriarche Ignace Joseph III Younan, à la tête de l’Église syriaque catholique, a présidé la reconsécration du bâtiment. La cérémonie était initialement prévue pour le 19 février, mais a été reportée en raison du tremblement de terre.C’est le 13 octobre, selon le rite syriaque que le patriarche a oint l’autel, les murs et les portes avec l’huile du saint chrême avant de célébrer la liturgie divine. La congrégation a été encouragée à fixer son regard sur Jésus et à mettre sa foi en Lui, comme l’indique l’inscription en syriaque au-dessus de la grande croix derrière l’autel.
La reconsécration a été assistée par des prélats syriaques catholiques de Turquie et du Moyen-Orient, le nonce apostolique en Turquie et des évêques et des clergés syriaques orthodoxes. L’archevêque Orhan Şanlı, vicaire patriarcal de Turquie, a exprimé sa gratitude envers ceux qui ont rendu la réouverture du monastère possible, y compris les membres du laïcat qui avaient offert leur temps bénévolement.
La région qui est aujourd’hui le sud de la Turquie, ainsi que certaines parties du Moyen-Orient, abrite des communautés de chrétiens syriaques, également connus sous le nom d’Assyriens, depuis les premiers siècles du christianisme. Cependant, leur nombre a considérablement diminué au fil des siècles, souvent en raison de persécutions violentes. Aujourd’hui, les chrétiens assyriens ne représentent qu’une toute petite fraction de la population turque.
Construite sur une superficie de 2 700 mètres carrés, l’église peut accueillir 700 personnes. Elle dispose également de salles culturelles pour des événements communautaires et d’un étage réservé aux quartiers de l’évêque, aux chambres d’hôtes et au parking.
En tant que première église construite à l’époque de la République turque, sa réouverture est un événement considérable, non seulement pour la communauté orthodoxe, mais pour tous les habitants d’Istanbul.
Pour les chrétiens d’Istanbul, le cœur économique et commercial de la Turquie, le 8 octobre est un jour de fête : à l’intérieur de l’église syriaque orthodoxe de Saint-Ephrem, la première et unique à avoir été construite à l’ère moderne et républicaine, la première liturgie eucharistique est célébrée en présence des fidèles après plus de trois ans de travaux.
Le lieu de culte, le seul “construit de toutes pièces” en plus d’un siècle, est situé dans le quartier de Yesilkoy, dans la partie européenne de la métropole, et environ quatre millions d’euros ont été dépensés pour sa construction.
Interrogé par l’agence de presse turque Anadolu, Sait Susinthe, président de la Fondation Kadim syriaque d’Istanbul, exprime son enthousiasme et sa satisfaction au nom de toute la communauté pour l’ouverture.
Cependant, sachons que la liberté de culte est garantie en Turquie, mais la liberté de religion a été violée à plusieurs reprises dans un passé récent.
l’inauguration avec le président Erdogan
Le gouvernement turc s’est ingéré dans la sélection des dirigeants de l’Église. Certains religieux ont été tués, notamment le père Andrea Santoro en 2006 et Mgr Luigi Padovese en 2010. Certaines églises et bâtiments appartenant à l’Église ont été confisqués. Un ecclésiastique américain, le révérend Andrew Brunson, a été détenu puis libéré.
Au cours des derniers mois, il y a également eu des cas de litiges fonciers, de profanation de cimetières et d’expropriation de lieux de culte.
L’Eglise a été inaugurée le 8 octobre par le président turc Recep Tayyip Erdoğan.La première messe aura lieu le 15 octobre dans cette nouvelle église dont la capacité est de 750 places.
Source bnn.net work
