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Exceptionnelle donatrice pour l’église de la Madeleine à Paris

La générosité de Marie-Amélie Daout, également connue sous son nom marital Dumas, éclaire désormais cette entreprise de restauration, représentant près d'un quart de la somme requise pour redonner à cet édifice sa splendeur d'antan.


Une histoire édifiante au cœur de Paris, où l’église de la Madeleine, emblème historique , trouve une nouvelle lueur d’espoir grâce à la générosité d’une bienfaitrice au cœur noble. Dans un geste d’une magnanimité rare, Marie-Amélie Dumas, décédée en 2020, a légué une somme colossale de cinq millions d’euros à la Ville de Paris, conditionnant expressément que ces fonds soient dédiés à la restauration de l’église de la Madeleine.

Cet édifice religieux, pétri d’histoire et de symbolisme, dénote par sa singularité au sein de la capitale. Érigée en 1806 sous le règne de Napoléon Ier, ses façades – orientale, septentrionale et occidentale – se languissent aujourd’hui d’une attention bien méritée, nécessitant des travaux d’envergure évalués à près de 20 millions d’euros.

La générosité de Marie-Amélie Daout, également connue sous son nom marital Dumas, éclaire désormais cette entreprise de restauration, représentant près d’un quart de la somme requise pour redonner à cet édifice sa splendeur d’antan.

Le legs de cette somme considérable s’inscrit dans le testament de Marie-Amélie, datant du 20 février 1974, témoignant d’une dévotion inébranlable envers cette église qui a scellé les moments les plus intimes de sa vie. Le patrimoine immobilier qu’elle a acquis au fil du temps, s’élevant à une trentaine de biens, a constitué la majeure partie de sa fortune, représentant un patrimoine estimé à 4,3 millions d’euros, en plus d’une assurance-vie dont le montant dépasse légèrement le million d’euros.

Cependant, au-delà des chiffres, c’est l’histoire d’amour qui lie Marie-Amélie à l’église de la Madeleine qui frappe les esprits. Des souvenirs étreignants, comme celui où elle rejoignait son époux lors de ses pauses déjeuner, animent les récits de ceux qui l’ont connue. En reconnaissance de son geste infiniment noble, une plaque commémorative sera érigée près de l’église, éternisant ainsi le souvenir de cette bienfaitrice au cœur altruiste.

Cet acte de générosité demeure exceptionnel dans l’histoire récente de la municipalité parisienne , où seuls dix dons ont été enregistrés au cours des dix dernières années, oscillant entre 1 000 et 5 millions d’euros. Cependant, bon nombre de ces offrandes ont été déclinées en raison des contraintes administratives et des limitations imposées sur l’utilisation des fonds. Dans cette lumière, le geste de Marie-Amélie Dumas brille comme un phare d’espoir, ravivant la flamme de la restauration patrimoniale ecclésiastique dans le cœur de la Ville Lumière….et ce n’est pas Monseigneur Patrick Chauvet qui nous contredira.

Source actuparis

L’histoire de l’église de la Madeleine à Paris

Nichée sur la place de la Madeleine, dans le 8e arrondissement de Paris, l’église de la Madeleine se dresse tel un symbole éclatant du style néoclassique, ornée de son portique octostyle.

La genèse de cette œuvre architecturale s’étend sur une période de 85 ans, marquée par les tumultes politiques qui ont ébranlé la France à la fin du XVIIIe et au début du XIXe siècle. Les soubresauts politiques de l’époque ont entraîné plusieurs modifications de la destination et des plans de l’église.

Conçue par Napoléon Ier comme un temple grec dédié à la grandeur de sa Grande Armée en 1806, l’édifice a failli être métamorphosé en gare ferroviaire, première du genre à Paris, en 1837, avant d’adopter sa vocation actuelle d’église en 1845. Avec ses dimensions imposantes – 108 mètres de long, 43 mètres de large, et 30 mètres de hauteur – ce monument est encadré par 52 colonnes corinthiennes, exhalant une aura de grandeur et de magnificence.

Le processus décisionnel qui a mené à la construction de l’église de la Madeleine remonte à l’année 1722, lorsque l’ancienne église de la Madeleine, desservant le faubourg de la Ville l’Évêque à Paris, s’avéra trop exiguë. Ainsi, l’idée de bâtir une nouvelle église sur un nouveau site prit forme. Le projet d’érection de cette église s’inscrit dans un ambitieux plan d’urbanisme, culminant avec l’acquisition des terrains nécessaires et la conception de la nouvelle place Louis XV, confiés à l’architecte Ange-Jacques Gabriel.

Divers architectes ont proposé des plans pour la réalisation de l’édifice, mais c’est finalement Pierre Contant d’Ivry qui fut chargé des premiers plans en 1757. Son projet initial, une croix latine surmontée d’un petit dôme, fut ultérieurement modifié par Guillaume-Martin Couture dit “le Jeune”. Les travaux furent interrompus à plusieurs reprises, notamment pendant la Révolution française, et ne reprirent véritablement qu’après 1830, sous la direction de Jean-Jacques-Marie Huvé.

Aujourd’hui, l’église de la Madeleine, malgré son illustre passé, nécessite d’importants travaux de restauration. Des désordres structurels sévères exigent une rénovation en profondeur, tandis que la pollution environnante a terni les splendides sculptures, peintures et décors de l’intérieur. Pour répondre à cet appel, la Fondation Avenir du Patrimoine à Paris a lancé un fonds dédié à la Madeleine en 2015, permettant à tous les amoureux du patrimoine architectural et artistique de contribuer à sa préservation. La Mairie de Paris, de son côté, a engagé dix millions d’euros pour restaurer la façade principale donnant sur la rue Royale, témoignant ainsi de son engagement envers ce trésor culturel.

L’église de la Madeleine demeure non seulement un lieu de culte mais aussi un témoin vivant de l’histoire et de l’art français, un héritage précieux qui mérite d’être préservé pour les générations futures.Ce n’est pas Monseigneur Patrick Chauvet qui nous contredira…

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