Tribune Chrétienne en direct du Vatican
Aujourd’hui, suite à la cérémonie solennelle de la création des 21 nouveaux « princes de l’Église » au Vatican, Monseigneur Vesco, évêque Français d’Alger a été crée cardinal.Pour Tribune Chrétienne, il a accepté de nous livrer, en exclusivité, sa première réaction au sein du Palais apostolique.
Un mélange d’émotion et de simplicité profonde
Pour Monseigneur Vesco, cette nomination en tant que cardinal est un moment d’une rare intensité. « C’est énormément d’émotion, on s’y prépare sans pouvoir s’y préparer vraiment. C’est à la fois extraordinairement simple, mais aussi extrêmement fort », a-t-il déclaré. Il a souligné que cette expérience était marquée par un sentiment d’universalité, un aspect qui l’a particulièrement touché lors de la cérémonie.« Se sentir en plus d’un diocèse, une responsabilité universelle c’est quelque chose de nouveau mais c’est l’universalité et la simplicité qui m’ont touché dans cette célébration », a-t-il ajouté.
Une surprise inattendue
Monseigneur Vesco a répondu avec franchise : « Oui, c’est une extraordinaire surprise, car je ne suis pas un proche du Saint-Père, je ne l’avais jamais rencontré seul à seul. Je suis proche de ce qu’il porte spirituellement et de ce qu’il veut pour l’Église. Oui, de ce point de vue, je suis très proche, mais je ne sais pas du tout ce qui a motivé le choix du Saint-Père pour me nommer cardinal. » Monseigneur Vesco nous a révélé avoir posé directement la question au Pape, mais que celui-ci n’avait pas donné de réponse, et le prélat de déclarer qu’ « à la fin de notre entretien avec le Saint père, les questions ne se posaient plus ».
Vers un rôle nouveau dans le dialogue interreligieux auprès des autres cardinaux ?
« C’est vrai, je suis engagé sur toutes les questions du dialogue et sur toutes les questions du regard que l’on peut avoir sur l’Église », a-t-il répondu. Il estime que « sa nomination ne freinera en rien sa liberté de parole », bien au contraire :
« Être cardinal ne peut pas empêcher ma liberté de parole. Elle peut simplement l’approfondir. La liberté de parole, ce n’est pas dire n’importe quoi, c’est participer en liberté, en liberté réfléchie aux débats qui nous concernent. »
Le prélat a ajouté un point important sur la nature de son rôle au sein du Collège cardinalice : « Être cardinal, ce n’est pas être la voix du Saint-Père, c’est être un frère du Saint-Père. Le Collège cardinalice est un collège de frères et je suis sûr que dans ce collège, beaucoup de voix différentes, même si elles sont en opposition, s’expriment. »
Concernant la réouverture de Notre Dame de Paris
« C’est une journée absolument historique que cette réouverture de Notre Dame de Paris, restaurée encore plus belle, quand on pense à cette nuit de désolation il y a 5 ans , c’est beau de la voir renaitre et refleurir. Ce qui m’avait touché il y a 5 ans c’était la peine des parisiens et des Français, quelque soit leur foi ou leur absence de foi.Ca veut dire qu’il y a beaucoup de piété populaire dans l’amour des français pour Notre Dame de Paris« .
Monseigneur Vesco a conclu cette première interview avec un regard plein d’espoir pour l’avenir de l’Église et du dialogue interreligieux, en soulignant l’importance de la liberté de parole et de l’unité fraternel. Avec humour il a confié à Tribune Chrétienne que c’était sa toute première photo en tant que cardinal…
Les coulisses de l’interview exclusive
