Les funérailles du pape François, prévues ce samedi 26 avril 2025 sur le parvis de la basilique Saint-Pierre, s’annoncent comme l’un des plus grands rassemblements diplomatiques de ces dernières années. Le monde entier a rendez-vous à Rome pour saluer celui que beaucoup ont décrit comme un artisan de paix, infatigable défenseur des pauvres, et figure spirituelle d’envergure mondiale.
Parmi les premières personnalités à confirmer leur venue figurent Donald Trump, accompagné de son épouse Melania, ainsi que le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui a exprimé le souhait d’un tête-à-tête avec l’ancien président américain « au Vatican ». Le président français Emmanuel Macron a également confirmé sa présence, tout comme le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva et son épouse, ou encore le président argentin Javier Milei. Ursula von der Leyen, Roberta Metsola, le roi Philippe et la reine Mathilde de Belgique, le roi Felipe VI et la reine Letizia d’Espagne, le prince William représentant la monarchie britannique, Keir Starmer, Sergio Mattarella, Giorgia Meloni, Olaf Scholz, Frank-Walter Steinmeier, Andrzej Duda, Marcelo Rebelo de Sousa, Gustavo Petro, Ilie Bolojan et la présidente suisse Karin Keller-Sutter sont également attendus. Le gouvernement espagnol sera représenté par les vice-présidentes María Jesús Montero et Yolanda Díaz, ainsi que par le ministre Félix Bolaños et le chef de l’opposition Alberto Núñez Feijóo.
Les regards restent tournés vers Pékin et Moscou. La Chine a exprimé un message de condoléances après un long silence, évoquant sa disposition à poursuivre le dialogue avec le Saint-Siège. La Russie, elle, a confirmé que Vladimir Poutine ne ferait pas le déplacement, sans préciser qui représenterait le Kremlin. Quant à Israël, après un message de condoléances du président Herzog, le silence du Premier ministre Benjamin Netanyahu et d’autres membres du gouvernement interroge. Un message posté puis supprimé par le ministère des Affaires étrangères ajoute à l’ambiguïté.
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La tradition de la « diplomatie des funérailles » trouve ici une nouvelle illustration. Comme lors des obsèques de Nelson Mandela, d’Yitzhak Rabin ou de Jean-Paul II, les cérémonies de deuil deviennent aussi des moments de possible rapprochement entre dirigeants de nations souvent opposées. Rome, ce samedi, sera le théâtre de salutations, d’échanges informels et de gestes qui pourraient infléchir certains rapports de force. C’est toute la force symbolique d’un adieu solennel qui transcende les divisions.
François, qui avait demandé des obsèques sobres, sera enterré à Sainte-Marie-Majeure, devenant ainsi le premier pape depuis Léon XIII à reposer hors du Vatican. Mais au-delà des rites, son message demeure : parler, se rencontrer, dépasser les clivages, pour que la paix devienne possible. L’effet François pourrait-il souffler une dernière fois à travers les couloirs discrets du Vatican ? Les gestes qui auront lieu samedi pourraient, peut-être, apporter un début de réponse.